Communiqué
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Rapport de l’OIM : la violence s’intensifie à l’encontre des migrants nigérians qui se rendent en Italie

Geneva – Les conclusions d’une étude sur l'analyse des flux en Méditerranée centrale réalisée par l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, fournissent des informations (directes ou constatées) sur les profils et les expériences des migrants nigérians en route vers l’Italie au regard des indicateurs de traite d’êtres humains en 2016 et 2017.

La proportion de réponses positives aux indicateurs de traite est plus élevée en 2017 qu’en 2016 – 84 pourcent et 77 pourcent respectivement. Les hommes migrants signalent plus fréquemment des cas de travail sans rémunération (60% d’hommes contre 18% pourcent de femmes). Environ 83,5 pourcent des migrants nigérians interrogés en 2017 ont confié avoir subi des violences physiques pendant leur périple.

Quarante-deux pourcent des femmes adultes interrogées ont déclaré avoir voyagé sans payer tandis que 32 pourcent ne connaissaient pas le coût total de leur périple. Cette méconnaissance du coût du voyage est généralement due à la difficulté à additionner les montants des pots-de-vin, des rançons, des multiples transports et des services des passeurs, etc… La gratuité du voyage est mentionnée lorsque le périple a été payé par quelqu’un d’autre ou lorsque le migrant a contracté (ouvertement ou non) des dettes qu’il rembourse en étant victime de traite.

En général, les migrants nigérians proviennent des Etats du sud du pays : 80 pourcent de tous les migrants interrogés ont déclaré être originaires des Etats d’Edo, de Delta et de Lagos. L’itinéraire le plus couramment emprunté par les migrants nigérians passe par le Niger et la Libye (94%) tandis que certains passent par le Bénin pour rejoindre le Niger ou par l’Algérie pour atteindre la Libye.  La majorité des migrants nigérians déclarent avoir voyagé seuls (80% en 2016 et 85% en 2017). Les autres voyageaient avec un groupe de personnes non issues de leur famille (9% en 2016 et 7% en 2017) ou avec au moins un membre de leur famille (11% en 2016 et 8% en 2017).

Plus le périple est long et plus le nombre de pays traversés est élevé, plus les vulnérabilités des migrants se multiplient. Les migrants ont expliqué que les longues périodes d’arrêt (plus de cinq jours) à chaque point de transit étaient dues à des épisodes de détention ou d’enlèvement pour obtenir une rançon, au besoin de travailler ou au fait d’avoir été forcés à travailler par ceux qui organisent leur transfert, principalement à bord de pickups, de bus ou d’autres véhicules.

Dans le même temps, l’OIM fait état de 128 012 migrants et réfugiés arrivés en Europe par la mer au 10 septembre 2017. Ils étaient 293 806 à travers la région au 10 septembre 2016. D’après les chiffres officiels du Ministère italien de l’intérieur, 100 304 migrants sont arrivés par la mer en Italie cette année, soit 19,53 pourcent de moins qu’à la même période l’année dernière. 

A ce jour en 2017, 13 826 migrants ont été secourus au large des côtes libyennes mais aucun en septembre. Les garde-côtes libyens ont signalé hier, 11 septembre, la découverte du corps d’un homme africain par la police locale sur les côtes de Kohms. 

A travers le monde, le Projet de l'OIM sur les migrants disparus fait état de 3 741 décès au 10 septembre 2017 (voir tableau ci-dessous). Depuis la semaine dernière, le MMP a recensé 16 décès de migrants en Afrique du Nord et quatre décès dans les Amériques : deux migrants sont morts après être tombés d’un train de marchandises à Zacatecas, au Mexique, et les corps de deux ressortissants mexicains ont été retrouvés dans le désert au Texas. En outre, le MMP a reçu des informations du Comté de Pima, en Arizona, pour le mois d’août : 10 migrants qui ont perdu la vie le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique ont été retrouvés à divers endroits. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Olivia Headon, siège de l’OIM à Genève, Tel : +41 79 403 5365, Email : oheadon@iom.int
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int