Communiqué
Global

Réintégrer les migrants tout en réhabilitant l’environnement

Community leaders and returnees following proceedings during the official launch.

Addis-Abeba - La concurrence dans la quête de rares espaces de vie est un moteur de migration à travers le monde, en particulier en Afrique. 

Pour les migrants qui choisissent de retourner dans leur pays d’origine, rentrer chez eux et être confrontés aux mêmes pressions qui les avaient poussés à migrer au départ peut s’avérer assez décourageant. 

Les changements climatiques et la dégradation de l’environnement peuvent provoquer de graves problèmes économiques pour les populations hautement dépendantes de l’agriculture pluviale. La migration peut être une stratégie d’adaptation efficace mais elle peut aussi provoquer des situations de vulnérabilité importante si elle n’est pas gérée de manière sûre et régulière. 

La dégradation de l’environnement n’est qu’un problème parmi d’autres auxquels les migrants doivent faire face, en particulier dans les pays où la demande de terres est élevée, comme l’Ethiopie. Les impacts néfastes des changements climatiques en Ethiopie, en particulier les sécheresses et les inondations, ont déplacé près de 300 000 personnes en 2018, d’après une étude réalisée par le Centre de surveillance du déplacement interne. 

Une nouvelle intervention, intitulée « Integrated Sustainable Reintegration Assistance Project for Ethiopian Migrant Returnees in Amhara Region », est destinée à prendre en compte cette réalité, en se tournant vers une approche communautaire. 

Le projet a été lancé la semaine dernière dans la ville de Kombolcha, dans la région éthiopienne d’Amhara, et est financé par l’Initiative conjointe UE-OIM pour la réintégration et la protection des migrants, financée dans le cadre du Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique. 

L’OIM mettra en œuvre l’initiative en partenariat avec l’Eglise évangélique d’Ethiopie. La Mekane Yesus Development and Social Service Commission (EECMY DASSC) relève du North Central Ethiopia Synod Branch Office, une ONG qui possède d’importants réseaux communautaires et qui travaille avec les communautés locales dans ces régions depuis trente ans. 

L’intervention vise à créer un environnement favorable qui garantisse la réintégration durable des rapatriés vulnérables à Amhara. Elle prévoit de promouvoir la réintégration économique, sociale et psychologique durable en augmentant les possibilités de moyens de subsistance et d’emploi. Les systèmes d’orientation et les services d’aide sont destinés à améliorer la cohésion entre les rapatriés et leurs communautés d’origine. 

Dans le même temps, une autre partie du projet communautaire doit être mise en œuvre pour aider à réduire la dégradation des terres dans les bassins versants sélectionnés dans deux qébélés (subdivision) du woreda (district) d’Habru, dans la zone administrative de Nord Wollo, située dans la région d’Amhara. La culture d’arbres fruitiers jouera un rôle clé pour les membres de la communauté et les rapatriés identifiés. 

Les membres de la communauté et les rapatriés créeront 70 hectares de bassins versants où des structures de conservation des sols seront construites afin de recueillir l’eau de pluie et d’enfermer les sédiments de limon. Cela permettra ensuite d’améliorer la fertilité des sols et de promouvoir la productivité des arbres et graminées qui pourront aider à restaurer la couche de végétation dans ces zones arides.  

La culture d’arbres fruitiers permettra également de générer des revenus. La vente de jeunes plants de la pépinière et de fruits pourrait débuter d’ici quatre ans. En outre, plus de 240 membres de la communauté participeront à des « conversations communautaires » au cours desquelles ils débattront de la dégradation des terres. 

Dejene Bayu, de l’Office du Bureau gouvernemental régional d’Amhara pour la finance et la coopération économique (BOFEC), a salué le projet. « Nous avons vu et revu les documents du projet ; nous le soutenons et continuerons à le faire. Les projets sont très importants car ils touchent aux difficultés fondamentales qui affectent cette région », a-t-il déclaré. 

« Ce nouveau projet communautaire traitera non seulement des difficultés environnementales et économiques auxquelles sont confrontées les populations locales, mais il s’étendra également aux autres questions sociétales qui touchent cette région, notamment la sensibilisation aux changements climatiques, la migration, l’égalité homme-femme et la santé publique, à travers des activités de groupe communautaires », a expliqué Addisu Alamirew, directeur de l’EECMDSS, partenaire de mise en œuvre. 

« L’approche communautaire à travers des groupes de réflexion en matière de programmation garantit que le projet profitera non seulement aux rapatriés mais influencera également ceux qui envisagent de migrer car ils entameront le dialogue sur la migration sûre, ordonnée et régulière lors des réunions des groupes de réflexion », a ajouté Endashaw Kassa, chargé du projet à l’EECMY DASSC. 

L’Initiative conjointe UE-OIM dans la corne de l’Afrique est un programme de 43 millions d’euros financé par le Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique et en est actuellement à sa troisième année de mise en œuvre. Elle vise à faciliter la gestion des migrations sûres, ordonnées et régulières en élaborant des procédures et processus fondées sur les droits et centrées sur le développement, notamment sur la protection des migrants et la réintégration durable. Elle est active dans 26 pays d’Afrique. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Helina Mengistu : hmengistu@iom.int et Lisa Lim Ah Ken : llimahken@iom.int