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« Un migrant - un arbre » : Plus de 100 migrants plantent des arbres à l’occasion de la Journée d’indépendance du Niger5

Plus de 100 migrants se sont rencontrés à l’occasion de la Journée nationale de l’arbre pour planter des arbres ensemble. Photo : OIM/Daniel Kisito Kouawo.

Niamey - L’économie du Niger dépend grandement de l’agriculture de subsistance, ce qui la rend vulnérable aux mauvaises conditions climatiques. Plus de 100 000 hectares de terres arables seraient perdues chaque année au Niger en raison de la désertification. Les sécheresses et inondations périodiques - et la dégradation provoquée par le surpâturage - aggravent les vulnérabilités existantes et mettent en péril la population du Niger.

Depuis 1975, le Niger fête la Journée nationale de l’arbre le 3 août - qui est aussi la journée de l’indépendance du pays - en encourageant les citoyens à planter des arbres et à organiser des événements environnementaux. Tous deux sont essentiels pour lutter contre la désertification à travers le pays.

Pour célébrer cette journée, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a soutenu l’initiative intitulée « Un migrant - un arbre » qui a permis à plus de 100 migrants des centres de transit de l’OIM à Niamey et à des membres des quartiers défavorisés de planter des arbres samedi dernier.

« Souvent, les gens nous voient comme une nuisance ou un poids », déclare Ousmane, 19 ans, migrant de République centrafricaine, qui séjourne au centre de transit de l’OIM à Niamey. « Nous sommes contents d’avoir l’opportunité aujourd’hui de montrer que nous pouvons aussi aider et faire la différence. Ces arbres en sont une preuve, un héritage que nous laissons au Niger. »

L’initiative « Un migrant - un arbre » soutenue par l’Union européenne dans le cadre du Mécanisme de ressources et de réponse pour migrants, fait partie du projet All Migrants, géré par la JEMED (Jeunesse en Mission Entraide et Développement) depuis 2014.

La JEMED est une organisation chrétienne non gouvernementale qui soutient les efforts du gouvernement du Niger dans sa lutte contre l’insécurité et la dégradation de l’environnement en raison du changement climatique. Dans le cadre des activités de l’Organisation, la JEMED aide les migrants en transit qui résident dans les quartiers défavorisés à Niamey. L’Organisation fournit une aide alimentaire, non alimentaire et médicale en cas de besoin, organise des activités de sensibilisation et, à la demande, oriente les migrants vers les organisations concernées ou l’un des centres de transit de l’OIM à Niamey.

Pour célébrer le 44ème anniversaire de la Journée nationale de l’arbre au Niger, 70 migrants séjournant dans les quartiers défavorisés ont été mobilisés, aux côtés de 30 migrants des centres de transit de l’OIM à Niamey. Comme l’a recommandé les autorités, les espèces choisies étaient des manguiers ou d’autres espèces qui font de l’ombre. Elles ont été plantées dans la cour de l’école n°5 dans le quartier de Koubia, à Niamey.

« Il est important d’inclure les migrants dans de telles initiatives et de les faire se sentir valorisés au sein des communautés d’accueil », a déclaré le pasteur Paul Abdoulaye Zagre, fondateur du Projet All Migrants. « D’un côté, nous œuvrons en vue de sauver l’environnement ; d’un autre, nous créons un lien fraternel entre les migrants et les membres de la communauté. Au final, nous sommes plus similaires que nous voulons bien l’avouer. »

Ce nouvel espace vert apportera de meilleures conditions de vie pour les étudiants de l’école, tout en leur permettant de grandir avec une mentalité consciente de l’écologie. Lors de cette journée, les étudiants et les enseignants ont été sensibilisés aux questions environnementales et au changement climatique mais également à la manière de prendre soin des arbres plantées. 

« Il s’agit d’une excellente opportunité pour les migrants et les membres de la communauté de se rassembler et d’œuvrer en vue du même objectif », a déclaré Barbara Rijks, chef de mission de l’OIM au Niger. « Nous sommes contents de travailler avec la JEMED lors de cette journée d’apprentissage et de sensibilisation aux questions importantes comme l’environnement, tout en créant des liens forts entre les différents membres de la communauté. »

A l’occasion de l’activité d’une journée, les migrants ont eu la chance de discuter de leurs périples migratoires et de leurs espoirs pour l’avenir. « Il s’agit d’une initiative remarquable. La plantation d’arbres fera non seulement une grande différence pour les enfants qui viennent dans notre école mais elle est également l’occasion pour nous de rencontrer des gens venus de tout le continent », a ajouté Adamou, 36 ans, qui vit dans le quartier. « Cela nous rappelle qu’au final, nous sommes tous frères. »

Pour répondre aux problèmes économiques liés à la dégradation des terres, l’OIM met également en œuvre un projet de stabilisation communautaire à Agadez, financé par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui vise à intégrer les migrants au sein des communautés d’accueil et à faciliter la restauration des terres dégradées.

A travers le même projet et avec le soutien du Département britannique pour le développement international (DFID), l’OIM dispense des sessions de formation d’une semaine aux techniques agricoles pour les migrants séjournant au centre de transit de l’OIM à Agadez, pendant qu’ils attendent leur départ grâce au programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR), dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Monica Chiriac, OIM Niger, Tel. +227 8931 8764, email : mchiriac@iom.int