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De nouveaux groupes de travail de district renforceront la lutte contre la traite d’êtres humains en Sierra Leone

The members of the New Bombali District (Northern Province) Taskforce Against Human Trafficking. Photo: François-Xavier Ada-Affana 

Freetown – La Sierra Leone est un pays d’origine, de transit et de destination pour des milliers d’enfants et de femmes victimes de traite pour le travail forcé et l’exploitation sexuelle chaque année. Bien qu’il n’existe aucune base de données pour mesurer précisément l’ampleur du phénomène dans le pays, elle toucherait principalement les enfants enlevés de leurs parents et forcés à mendier dans les rues ou à travailler dans des maisons comme garçons à tout faire, dans les mines ou dans les plantations.

La traite d’êtres humains touche également les femmes et filles sierra-léonaises qui se font avoir en payant des sommes exorbitantes pour de fausses offres d’emploi dans des pays étrangers - dans le Golfe par exemple - et se retrouvent en situation d’esclavage moderne ou d’exploitation sexuelle.

En 2005, trois ans après la fin d’une guerre civile qui a coûté la vie à plus de 50 000 personnes et qui a préparé le terrain pour les réseaux de traite, la Sierra Leone a adopté la Loi anti-traite, reconnaissant ainsi le phénomène comme un enjeu national majeur.

Un Groupe de travail sur la traite d’êtres humains a été établi avec la responsabilité de coordonner la mise en œuvre de cette Loi, en particulier s’agissant de l’application de la loi contre la traite.

Cependant, en 2017, seules 9 pour cent des victimes de traite identifiées par le Ministère sierra-léonais chargé du bien-être social, de l’égalité homme-femme et des enfants (MSWGCA) provenaient du District de Western Urban, où se trouve Freetown.

« Les cas criminels dépendent des témoignages des victimes mais il peut être difficile d’y avoir accès car le Groupe de travail est situé à Freetown et la plupart des victimes proviennent de provinces plus éloignées », a expliqué Marian Harding-Tommy, chargée du bien-être social en matière de traite au MSWGCA.

« Parce que les victimes de traite n’ont souvent pas les moyens de payer le voyage onéreux depuis leur district vers la capitale pour témoigner ou présenter des preuves, leurs cas sont clos », a-t-elle ajouté.

Mais cela va bientôt changer. La semaine dernière, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aidé le MSWGCA à décentraliser le Groupe de travail national dans 14 des districts de Sierra Leone afin d’accroître l’accès des victimes et des victimes potentielles à l’information, aux mécanismes de protection et de justice et d’éviter des retards dans les procédures contre les trafiquants.

Les nouveaux groupes de travail des districts seront co-présidés par le MSWGCA et le Bureau de la sécurité nationale (ONS), et sont constitués d’autorités traditionnelles et religieuses, de l’Unité de police de soutien à la famille, de comités de jeunes, de l’union des motards, du corps enseignant et de journalistes radio.

« Notre but est de rapprocher la population des services essentiels du Groupe de travail en rassemblant des membres essentiels de la communauté », a déclaré Mangeh Sesay, chargé du projet national pour l’OIM en Sierra Leone.

A travers des réunions mensuelles, ces nouveaux groupes de travail des districts devraient contribuer à recueillir davantage de données et de témoignages pour évaluer l’ampleur de la traite dans le pays. Dans le futur, les membres de l’équipe de travail seront formés à identifier, à orienter et à fournir une aide immédiate aux victimes de traite.

Les activités de lutte contre la traite de l’OIM en Sierra Leone sont mises en œuvre dans le cadre du Programme régional africain sur la migration, financé par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) du Département d’Etat américain.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Clara Perez, Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, email : claperez@iom.int ; Mangeh Sesay, OIM Sierra Leone, email : msesay@iom.int ou rendez-vous sur : www.rodakar.iom.int