Communiqué
Global

112 millions de dollars nécessaires pour sauver les vies des migrants dans la Corne de l'Afrique, au Yémen et en Afrique australe

L'OIM assure le retour volontaire assisté des migrants bloqués à Djibouti. Photo : Migrants à Obock, Djibouti, en transit vers le site de quarantaine d'Ar Aousa avant leur retour vers leur pays d'origine. Photo : OIM Djibouti 2021/Alexander Bee 

Genève, 16 avril - L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), ainsi que 48 autres entités - organisations humanitaires, organisations de développement et gouvernements - lancent un appel urgent de 112 millions de dollars pour venir en aide à plus de 2,1 millions de migrants et membres de communautés d'accueil le long des routes de l’Est et de la route australe, notamment à Djibouti, en Ethiopie, en Somalie, au Yémen, au Kenya et en Tanzanie.    

L'appel de fonds a été lancé lors d'une réunion d'information des donateurs à Genève, en Suisse, le 16 avril.   

Cet appel fait suite à la tragédie survenue la semaine dernière au large de Djibouti, au cours de laquelle au moins 38 migrants, dont plusieurs enfants, ont perdu la vie suite au chavirement et au naufrage de leur embarcation qui venait de quitter le Yémen.   

« La tragédie de la semaine dernière est un nouveau signal d'alarme très douloureux », a déclaré Ugochi Daniels, directrice générale adjointe de l'OIM chargée des opérations. « Les besoins humanitaires, de protection et de développement des migrants sur les routes migratoires de l'Est et du Sud requièrent toute notre attention. » 

Chaque année, des dizaines de milliers de migrants quittent la Corne de l'Afrique, principalement l'Éthiopie et la Somalie, à la recherche d'un emploi dans les pays du Golfe via la « route de l'Est ». D’autres optent pour la « route australe » et traversent le Kenya, la Tanzanie et plusieurs pays d'Afrique australe pour tenter de rejoindre l'Afrique du Sud. Ces itinéraires sont parmi les plus dangereux, les plus complexes et les moins surveillés au monde. Des centaines de milliers de migrants sont comptabilisés sur ces routes chaque année. En 2023, 480 000 mouvements ont été recensés.   

Tout au long de leur périple, les migrants sont souvent confrontés à la famine, à la déshydratation et à des violations des droits de l'homme, qui prennent notamment la forme de violences sexuelles ou d'exploitation par les trafiquants d'êtres humains et les passeurs.    

En décembre 2023, 46 % des personnes arrivées au Yémen étaient des femmes et des enfants, près de 20 % des enfants non accompagnés empruntant la « route de l'Est ».

« Les enfants en déplacement dans notre région sont vulnérables à de nombreux égards. Ces dangers sont principalement dus à des politiques et à des pratiques, qui peuvent toutes être modifiées », a déclaré Nankali Maksud, conseillère régionale pour la protection de l'enfance au bureau régional de l'UNICEF pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe. « Fondamentalement, c'est un choix de protéger les enfants vulnérables et de faire respecter leurs droits. » 

Au total, plus de 46 000 migrants restent bloqués sur cette route, et environ 11 600 mouvements ont été recensés le long de la « route australe », vers des destinations telles que l'Afrique du Sud.  

Cet appel s'inscrit dans le cadre du « Regional Migrant Response Plan (MRP) for the Horn of Africa to Yemen and Southern Africa, 2024 (Plan régional d'intervention auprès des migrants, de la Corne de l'Afrique au Yémen et à l'Afrique australe, 2024) », qui vise à assurer une assistance vitale, des services de protection, le retour volontaire, à lutter contre les causes de la migration, à encourager la réintégration durable et les moyens de subsistance, et à renforcer les partenariats et la coordination.   

« Le Yémen en tant que communauté d'accueil a grandement besoin d'être soutenue par le MRP », a déclaré Mohamed Majawar, conseiller à la mission permanente de la République du Yémen à Genève. « La communauté internationale doit apporter une réponse collective à la situation des migrants le long de la route de l'Est. Cette situation relève d'une responsabilité partagée. » 

« L'Éthiopie s'attaque aux causes profondes de la migration irrégulière en luttant contre la pauvreté par la création d'emplois, le développement des compétences et d'autres stratégies », a déclaré Daniel Tenkir Agra, ministre conseiller à la mission permanente de l'Éthiopie à Genève. « Mais les défis liés à la migration irrégulière ne peuvent être relevés par un seul État. Nous avons besoin d’un effort concerté, notamment en investissant dans des projets de développement à long terme dans les régions sujettes à la migration. » 

Malgré les précédents appels, le financement de ce plan reste largement insuffisant, ce qui confirme le besoin critique de soutien.   

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Pour plus d'informations, veuillez contacter : 

Yvonne Ndege, Bureau régional de l’IOM pour l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique, yndege@iom.int