Communiqué
Global

« Dangerous Journeys » : la migration internationale est de plus en plus dangereuse en 2016

Veuillez noter que le rapport de données « Global Migration Data Analysis Centre : Data briefing Series Issue n°4, August 2016 » a été corrigé. Les changements ci-dessous sont les estimations actualisées du Projet sur les migrants disparus, qui recense les décès et les disparitions à travers le monde. Bien que les chiffres aient changé, les données confirment toujours que le danger de mort lié à la migration ne cesse de croître en 2016.

Le Projet sur les migrants disparus a enregistré une hausse de 28% du nombre de décès et de disparitions pendant les six premiers mois de 2016 par rapport aux six premiers mois de 2015. En outre, le nombre de décès recensés dans la mer Méditerranée pendant le premier semestre 2016 a augmenté de 67% par rapport à la même période en 2015. Dans la version originale, la hausse mentionnée était de 37%. Par ailleurs, 1 personne sur 29 ayant tenté de traverser la Méditerranée centrale et 1 sur 410 ayant tenté de traverser la Méditerranée orientale ont péri pendant les six premiers mois de 2016. Les chiffres rapportés dans le rapport de données étaient de 1 sur 24 en Méditerranée centrale et de 1 sur 400 en Méditerranée orientale.

Comme indiqué dans le rapport, il est presque impossible de connaître le nombre exact de personnes qui meurent en migrant illégalement, et notamment en mer, où la majorité des corps ne sont jamais retrouvés.

Pour consulter la version corrigée en anglais, veuillez vous rendre sur  https://publications.iom.int/books/global-migration-data-analysis-centre-data-briefing-series-issue-no-4-august-2016.

Germany - Tandis que le nombre de décès de migrants ne cesse de croître dans le monde entier, le projet de l’OIM sur les migrants disparus a enregistré une hausse de 23 pourcent des décès de migrants pendant le premier semestre 2016, par rapport au premier semestre 2015.

Le dernier rapport du GMDAC de l’OIM intitulé « Dangerous Journeys », publié mardi 23 août, a été préparé par le Centre d’analyse des données migratoires mondiales (GMDAC) à Berlin. Il s’intéresse de près aux chiffres mondiaux disponibles sur les décès et les disparitions de migrants pendant le premier semestre 2016.

Les données recueillies par le projet indiquent que le nombre de personnes qui disparaissent ou qui meurent pendant qu’elles migrent a fortement augmenté depuis 2014, en particulier dans la région de la Méditerranée. Cette augmentation est en partie attribuée à l’amélioration de la collecte des données. Cependant, elle met également en lumière le risque associé à la migration irrégulière à travers les frontières internationales en 2016, et au désespoir qui motive les migrants à entreprendre ces dangereux périples.

« Pendant les six premiers mois de 2016, dans le monde entier, plus de 3 700 personnes ont disparu ou ont perdu la vie », a déclaré Frank Lackzo, Directeur du GMDAC. « C’est une hausse de 28 pourcent par rapport à la même période en 2015, et de 52 pourcent par rapport à la même période en 2014. »

Le Dr. Laczko a expliqué ce changement drastique en partie par le nombre élevé de décès de migrants dans la mer Méditerranée, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et dans la corne de l’Afrique. « A travers la planète, la mer Méditerranée, continue de dominer les autre régions en termes de personnes disparues ou décédées pendant le processus de migration », a t-il déclaré. « Parmi les décès enregistrés entre janvier et juin 2016, 78 pourcent (2 901) ont eu lieu dans la Méditerranée, conte 60 pourcent pendant la même période en 2015. »

Tout comme en 2015, la majorité des migrants qui ont péri ou disparu dans la mer Méditerranée pendant le premier semestre 2016 ont été identifiés en Méditerranée centrale. Pendant le premier semestre 2016, 1 migrant sur 24 est décédé en tentant de traverser la Méditerranée centrale, contre 1 sur 400 le long de la Méditerranée orientale.

Le taux élevé de mortalité dans la Méditerranée centrale par rapport aux autres itinéraires est dû à deux facteurs : le périple maritime considérablement plus long ; et des stratégies de passeurs plus dangereuses. La traversée entre l’Afrique du Nord et l’Italie via la Méditerranée centrale est un périple de plusieurs centaines de kilomètres, contre seulement quelques dizaines sur les itinéraires orientaux et occidentaux. En outre, les bateaux utilisés en Méditerranée centrale sont bien plus gros que ceux utilisés en Méditerranée orientale.

La migration à travers l’Amérique centrale, qui s’étend du Panama au Mexique, a provoqué 43 décès de différentes causes pendant les six premiers mois de 2016 et il est probable que d’autres n’aient pas été comptabilisés. Une fois que les migrants atteignent la frontière avec les Etats-Unis, ils doivent franchir des terrains naturels dangereux qui ont coûté la vie à au moins 161 personnes pendant le premier semestre 2016.

La pauvreté et la crainte d’être repéré aux postes frontières officiels poussent depuis longtemps les migrants à embarquer illégalement à bord de trains de fret collectivement appelés « La Bestia » (la bête), tandis qu’ils tentent d’atteindre les Etats-Unis via le Mexique. Les périples sont connus pour être dangereux ; des agressions, des mutilations et des décès causés par des chutes de train sont fréquemment signalés.

Toutefois, depuis la mise en œuvre du Programa Frontera mexicain en juillet 2014, les données du Projet de l’OIM sur les migrants disparus indiquent que les décès à bord de train dans cette région ont baissé. Jusqu’ici en 2016, 37 pourcent des décès de migrants enregistrés en Amérique centrale ont été provoqués par des migrants heurtés par un train ou tombé du train, contre 60 pourcent pendant la même période en 2015.

Néanmoins, en raison des moyens plus clandestins utilisés pour voyager à travers l’Amérique centrale, notamment à pied ou cachés dans des véhicules, le risque que les migrants ne soient pas retrouvés tout de suite ou pas retrouvés du tout est plus élevé.

Les défis en matière de collecte de données et d’identification de ceux qui périssent pendant le processus de migration sont également exposés dans le rapport. Il existe d’importantes lacunes s’agissant des connaissances sur le lieu et le contexte des décès de migrants dans le monde et le nombre enregistré par le Projet sur les migrants disparus est considéré comme largement sous-estimé. Cependant, même si le nombre n’est qu’une estimation, qui était auparavant une donnée vague et mal définie, il permet aujourd’hui de quantifier cette tragédie qui doit être gérée.

Pour plus d’informations, veuillez vous rendre sur : https://publications.iom.int/system/files/pdf/gmdac_data_briefing_series_issue4.pdf

Projet sur les migrants disparus : www.missingmigrants.iom.int

Centre d’analyse des données migratoires mondiales de l’OIM : Tel. +49 30 278 778 11, Email: gmdac@iom.int

Pour plus d’informations, veuillez contacter Frank Laczko, OIM GMDAC à Berlin, Tel. +49 30 278 778 11, Email: gmdac@iom.int