Communiqué
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Le Chili organise une consultation régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes concernant le Pacte mondial sur les migrations

Santiago – La Consultation régionale pour l’Amérique et les Caraïbes sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières s’est déroulée la semaine dernière (30-31/08) à Santiago du Chili. L’événement était co-organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), le Département des affaires économiques et sociales (DAES) des Nations Unies et l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations.

La consultation de deux jours était la première de cinq consultations régionales qui font partie des discussions préparatoires en vue du développement du Pacte, une négociation intergouvernementale sur toutes les dimensions de la migration internationale. Comme les consultations précédentes, la réunion régionale à Santiago visait à débattre de la migration de manière globale et approfondie. L’événement a rassemblé 45 experts de la migration internationale originaires de pays d’Amérique latine et des Caraïbes pour débattre de sujets relatifs aux migrations dans la région, en vue de fournir des informations aux gouvernements pour la phase de négociation.

Elle réunissait également des représentants du l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme (HCDH), de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Lors de son discours d’ouverture, la Directeur général adjointe de l’OIM, Laura Thompson, a déclaré que le Pacte mondial était une occasion inestimable pour la communauté internationale d’œuvrer en vue d’une vision commune garantissant une gouvernance des migrations bien gérée et favorisant les effets positifs qui profitent aux migrants, aux gouvernements et aux sociétés.

« La vision commune comprend la protection des droits fondamentaux des migrants, un processus de migration sûr, régulier et ordonnée, la réduction de l’incidence de la migration forcée et la réponse aux impacts de la mobilité causés par des catastrophes naturelles ou des événements climatiques », a souligné l'Ambassadeur Thompson.

Elle a également souligné que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes participaient déjà au débat mondial sur la migration, garantissant l’inclusion des droits fondamentaux des migrants dans tous les forums de migration régionale. Les pays ont aussi grandement contribué à la gouvernance mondiale des migrations en adoptant de nouvelles lois et politiques de migration.

« Parmi elles figurent l’Accord de résidence du Marché commun du Sud (MERCOSUR), les instruments de libre transit créés par la Communauté des nations andines et, plus récemment, les accords sur la libre circulation adoptés par l’Alliance pacifique », a-t-elle précisé.

L’Ambassadeur Thompson a également mis en lumière le rôle primordial des deux processus consultatifs régionaux (PCR) existants dans la région : la Conférence sud-américaine sur les migrations et la Conférence régionale sur les migrations (Processus de Puebla).

Alicia Bárcena, Secrétaire général de la CEPALC, a souligné l’importance de la consultation régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes pour faire naître un consensus en matière de gouvernance des migrations, fondé sur les principes des droits fondamentaux des migrants. Elle a également exhorté les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à intégrer la migration dans leurs programmes de développement, en particulier le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Louise Arbour, Représentante spéciale des Nations Unies du Secrétariat-Général pour la migration internationale, a souligné que la migration avait un impact social, économique et culturel extrêmement positif sur les pays d’origine et de destination et qu’elle était une expérience enrichissante pour des millions de migrants et leurs familles [voir la vidéo].

Toutefois, Louise Arbour a précisé que même si la plupart des 244 millions de migrants internationaux se déplacent légalement, beaucoup sont contraints de partir, vivre et travailler dans l’ombre et sont vulnérables à la marginalisation et aux mauvais traitements. La garantie de migrations sûres, ordonnées et régulières doit répondre aux besoins de ces personnes les plus vulnérables.

Elle a également insisté sur l’importance d’une collaboration raisonnée et efficace à cet égard au niveau régional, car la politique migratoire d’un pays influence inévitablement celle des autres pays [voir la vidéo]. Elle a conclu en soulignant le besoin de leadership dans les sphères à la fois politiques et publiques pour mettre un terme à la crise actuelle de solidarité et pour faciliter la mobilité de manière sûre, ordonnée et régulière.

Juan José Gómez Camacho, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, Représentant permanent du Mexique auprès des Nations Unies et co-facilitateur des consultations et des négociations intergouvernementales sur le Pacte, a souligné l’importance de la consultation régionale pour l’Amérique latine et la région caraïbe dans le cadre de la phase préparatoire. « Nous devons négocier un Pacte mondial reposant sur des faits », a souligné M. Gómez Camacho [voir la vidéo].

L’événement de deux était divisé en six séances thématiques sur : les droits fondamentaux des migrants, la réponse aux moteurs de la migration, notamment les changements climatiques et les catastrophes naturelles, la coopération internationale, la gouvernance des migrations et la contribution des migrants au développement durable.

Les séances couvraient également des sujets comme la traite d’êtres humains et le trafic illicite de migrants, ainsi que la migration irrégulière et régulière et la mobilité de main-d’œuvre.

La prochaine consultation régionale aura lieu à Beyrouth, au Liban, les 26 et 27 septembre, et sera organisée par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) et la Ligue des Etats arabes.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Juliana Quintero, Bureau régional de l’OIM à Buenos Aires, Tel. + (54) 11 32488134, Email: juquintero@iom.int