Communiqué
Global

L’OIM aide de nouveaux pêcheurs victimes de traite dans les eaux d’Asie

Cambodia - L’OIM a aidé 54 pêcheurs cambodgiens, victimes d’esclavage, à rentrer chez eux. Les hommes sont arrivés hier d’Indonésie et ont reçu un hébergement temporaire et subi un examen médical et un traitement, notamment un accès à un psychologue car bon nombre sont désorientés et quelques uns sont traumatisés de leur calvaire.

Dans les prochains jours, ils retrouveront leur famille et seront renvoyés vers les autorités locales et les fournisseurs de services des ONG dans leurs provinces d’origine.

Le 12 avril, les autorités indonésiennes ont saisi trois chalutiers étrangers en activité illégale dans leurs eaux et ont transféré les 150 membres d’équipage vers un centre de détention à Pontianak, à Kamlimantan Ouest. Le personnel de l’OIM a rencontré 78 membres de l’équipage, y compris les hommes rapatriés cette semaine, et ont déterminé qu’ils étaient victimes de traite.

Les Cambodgiens ont révélé avoir migré vers la Thaïlande avec l’aide d’intermédiaires locaux qui leur ont promis de bons salaires et de bonnes conditions de travail à bord de chalutiers. Cependant, après avoir travaillé pendant six mois dans des conditions de travail inhumaines où ils ont été forcés à effectuer des tâches dangereuses sans équipement de sécurité, ils n’ont reçu qu’une partie des salaires qui leur étaient dus.

Le sauvetage, la réhabilitation et le retour chez eux ne sont malheureusement pas la fin de l’histoire pour bon nombre de ces migrants vulnérables. La plupart des 2 000 survivants de traite avec qui l’OIM travaille depuis un an dans l’industrie piscicole n’ont pas beaucoup d’opportunités d’emploi, sont endettés et souffrent de troubles mentaux ou physiques sans avoir accès aux soins et traitements adéquats. Après avoir survécu à des mois voire des années d’exploitation, ils sont confrontés aux réalités qu’ils cherchaient à fuir : le chômage, exacerbé par la dette, sans aide appropriée pour se réintégrer.

D’après une récente étude de l’OIM sur les conséquences sanitaires de la traite, plus de 50% des hommes survivants ayant travaillé dans le secteur de la pêche souffrent de symptômes de dépression et d’anxiété, dont 48% montrent des symptômes de stress post-traumatique après avoir subi des années de violence et de maltraitance physiques entre les mains de leurs employeurs et recruteurs.

Entre 20 et 30% des rapatriés ont été poussés à migrer encore une fois à l’intérieur du pays pour trouver du travail, y compris certains qui sont déjà retournés en Thaïlande où il sont exposés au risque d’être à nouveau victimes de traite, d’exploitation et de maltraitance.

L’OIM œuvre en coordination avec les autorités nationales et provinciales et avec les ONG locales et internationales en vue de fournie l’aide nécessaire à leur réintégration à long terme afin de prévenir de nouvelles situations de danger et de réduire leur probabilité d’être à nouveau victimes de traite.

Les activités de lutte contre la traite de l’OIM au Cambodge sont financées par l’Australie et les Etats-Unis.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Brett Dickinson, OIM Cambodge, Tel: +855122 22132 Email: bdickson@iom.int