Communiqué
Global

L’UE et l’OIM lancent un projet de protection et de réintégration des migrants sur l’itinéraire migratoire de la Méditerranée centrale en Afrique

Belgique - Jeudi 15 décembre, l’Union européenne, par l’intermédiaire du Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique, les gouvernements allemand et italien et l’OIM ont lancé un nouveau projet visant à soutenir les pays africains dans la réponse aux besoins urgents de protection et aux décès de migrants le long des itinéraires migrations de la Méditerranée centrale et dans le renforcement de la gouvernance migratoire.

Le projet de 100 millions d’euros, intitulé «EU Trust Fund for Africa and IOM Initiative for Migrant Protection and Reintegration of Returnees along Central Mediterranean Migration Routes », couvrira les régions du Sahel et du lac Tchad et les pays voisins, notamment la Libye.

Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique en matière de sécurité et Vice-présidente de la Commission, a déclaré : « L’UE tient ses engagements. Notre principal objectif est de sauver des vies en mer, de protéger les plus vulnérables, d’offrir des alternatives possibles à la migration et à terme, d’améliorer la vie des gens. Notre travail avec l’OIM aide nos partenaires à mieux gérer les flux migratoires, à soutenir les migrants en situation difficile et à proposer aux migrants de retour des possibilités de réintégration. Ce sont les engagements que nous avons pris il y a un an au Sommet de Valette, puis avec le cadre de partenariat sur la migration, et les premiers résultats sont là. Nous continuerons à tenir nos promesses. »

Neven Mimica, Commissaire pour la coopération internationale et le développement, a déclaré : « les migrants se retrouvent souvent bloqués le long d’itinéraires migratoires en Afrique et dans la Méditerranée et sont incapables de poursuivre leur périple. A ce moment là, loin de chez eux et sans argent, ils sont confrontés à des choix difficiles pour survivre ou poursuivre leur voyage. Ils deviennent la proie de réseaux criminels et sont sujets à tous types de traite. Les migrants ne sont pas des chiffres, ce sont des êtres humains. Ce nouveau projet proposera des alternatives crédibles à ces hommes, femmes et enfants qui sont les plus à risque. »

« A l’OIM, nous nous réjouissons de renforcer notre partenariat avec l’UE et nos Etats membres africains en vue de partager une vision d’un monde dans lequel les migrants se déplacent par choix et non par désespoir, dans lequel leurs droits sont protégées et dans lequel la migration est bien gérée, de manière à en faire une force positive pour le développement durable et global à travers le monde », a ajouté le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing.

En soutien au projet, l’Allemagne a l’intention de donner jusqu’à 48 millions d’euros au Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique. « Les causes profondes du déplacement ne pouvant être gérées par un seul pays, nous devons adopter une meilleure approche de gestion des migrations à l’échelle européenne et mondiale. A cette fin, avec l’Union européenne, les Etats membres de l’UE et l’OIM, nous apportons aujourd’hui plusieurs éléments importants à une approche régionale en collaboration avec 14 pays africains partenaires », a déclaré Frank-Walter Steinmeier, Ministre allemand des affaires étrangères.

« Notre plus grande priorité reste celle d’empêcher les gens d’emprunter des itinéraires migratoires extrêmement dangereux et de fournir une protection et une aide à ceux qui fuient. Grâce à ce projet, nous aidons à la fois les pays d’origine et les Etats de transit, en particulier en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel, en proposant des perspectives crédibles aux réfugiés pour qu’ils restent dans leur pays ou qu’ils y retournent volontairement. Ce qui est particulièrement important pour moi est d’alerter les gens sur les dangers présents le long des itinéraires migratoires et sur les réseaux de trafiquants et de faire la lumière sur les rumeurs ou les idées reçues sur les pays de destination, en communiquant de façon ciblée. En Allemagne, nous avons déjà commencé ce processus en lançant une campagne l’année dernière qui met à mal les idées reçues sur notre pays. »

Avec un don supplémentaire de 22 millions d’euros, l’Italie a également souligné l’importance du projet. Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Angelino Alfano, a déclaré : « L’Italie est fermement engagée à intégrer ses actions dans les stratégies européennes qui traitent des causes profondes des flux de masse. Le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE est un outil fondamental pour répondre à l’urgence de la situation, dans un esprit de réel partenariat avec les pays africains parties à la Déclaration de Valette et au cadre de partenariat de l’UE. Dans ce contexte, intensifier notre coopération avec l’OIM est essentiel pour aider nos pays partenaires à mettre en œuvre des mesures à court et à long termes qui visent à gérer les flux, à prévenir la migration irrégulière et la traite et à soutenir le retour volontaire et la réintégration des migrants dans leurs communautés d’origine. »

A travers ce projet, l’UE et l’OIM travailleront avec des acteurs locaux, nationaux et internationaux pour mettre en œuvre des projets dans 14 pays, avec un budget indicatif total de 100 millions d’euros. 

Contexte

Le programme de trois ans sera centré sur les points suivants :

  • Accroître la protection et l’aide pour les migrants vulnérables et bloqués : l’aide d’urgence et les services d’aide aux migrants seront renforcés le long des itinéraires migratoires afin de répondre aux besoins immédiats de nourriture et d’eau, de soins médicaux et psychosociaux et d’abris temporaires pour environ 60 000 migrants ;
  • Faciliter le retour volontaire : de nombreux migrants bloqués et vulnérables expriment leur souhait de rentrer chez eux plutôt que de poursuivre leur dangereux périple. Les actions prévoient d’aider 24 000 migrants à rentrer chez eux volontairement depuis des pays de transit ou de destination en Afrique (notamment la Libye, le Niger et le Mali) ;
  • Atteindre une réintégration durable : jusqu’à 24 000 migrants de retour d’Afrique et, dans une moindre mesure, d’Europe, bénéficieront d’une aide à la réintégration dans leur pays d’origine. L’aide, qu’elle soit individuelle ou communautaire, garantira une réintégration durable. Une attention spéciale sera accordée aux migrants vulnérables et à leurs besoins pendant leur processus de retour et de réintégration ;
  • Renforcer les politiques et les réponses des gouvernements et des acteurs : les actions contribueront à la consolidation de la législation, de la politique ou des procédures et renforceront la réponse des acteurs locaux afin d’assurer l’appropriation, la durabilité et la coordination des actions. Le renforcement des capacités des gouvernements, des autorités et des acteurs locaux sera centré sur la protection, le retour et la réintégration, sur les campagnes d’informations et de sensibilisation et sur la collecte et l’analyse de données ;
  • Donner accès à des informations précises : environ 200 000 migrants et 2 000 communautés auront accès à des informations précises sur la migration qui pourront les aider à faire des choix en connaissance de cause, à réduire les risques associés à la migration irrégulière, à sensibiliser les communautés d’accueil sur les droits et les devoirs des migrants et à lutter contre les récits négatifs de migration représentant un « poids » ou un « danger » pour les pays d’accueil ;
  • Améliorer les données sur les flux, itinéraires et tendances migratoires ainsi que sur les besoins et les vulnérabilités des migrants. Les outils de collecte des données et de contrôle des flux migratoires, déployés par les gouvernements, aideront ces derniers à élaborer des politiques et programmes adaptés aux défis et aux opportunités de la migration ;
  • Le projet UE-OIM pour la protection des migrants et la réintégration des rapatriés en Afrique fait suite à la Déclaration politique et le plan d’action de Valette adoptés par l’UE et les partenaires africains en novembre 2015 et au cadre de partenariat avec des pays tiers proposé dans le cadre du programme européen sur la migration. 
  • Pour plus d’informations, veuillez télécharger la feuille d’information sur : http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-16-4422_en.htm ou rendez-vous sur le site internet du Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique : http://ec.europa.eu/europeaid/regions/africa/eu-emergency-trust-fund-africa_en

Pour plus d’informations, veuillez contacter Leonard Doyle, Tel: + 41 79 285 7123, Email: ldoyle@iom.int  ou Joel Millman, Tel: + 41 79 103 8720, Email: jmillman@iom.int ou Ryan Schroeder, Bureau régional de l’OIM pour l’Europe à Bruxelles, Tel: +32 2 287 71 16, Email: rschroeder@iom.int.