Communiqué
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Une nouvelle étude met en avant le rôle clé des médias sociaux dans le taux de vaccination des migrants contre la COVID-19

Un migrant reçoit son injection de vaccin contre la COVID-19 lors d'une campagne de vaccination organisée par l'OIM à Tenerife et Las Canteras, Espagne. Photo : OIM 2021/Francisco Rojas

Berlin – Selon une étude publiée aujourd'hui par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Université de Potsdam, les gouvernements pourraient combler les lacunes en matière de vaccination contre la COVID-19 en éliminant les barrières linguistiques et en facilitant l'accès des migrants à l'information, notamment par le biais des médias sociaux.

Des études menées dans plusieurs pays, aux Etats-Unis et en Europe, notamment en Allemagne, suggèrent que les taux de vaccination sont plus faibles au sein des communautés de migrants que dans la population générale. Les écarts peuvent varier selon les pays et les groupes, mais une récente étude de l'Institut Robert Koch en Allemagne a révélé que le taux de vaccination des migrants est inférieur de huit pour cent à celui de la population née dans le pays. Selon l'étude, ces écarts de vaccination peuvent être liés aux barrières linguistiques, au statut socioéconomique et à la mauvaise information au sein des communautés migrantes.

Le Centre mondial d'analyse des données sur la migration (CMADM) de l'OIM et l'Université de Potsdam ont testé les effets de la barrière linguistique et du manque de confiance en Allemagne par le biais d'une campagne sur les réseaux sociaux dans leur étude intitulée « Promoting COVID-19 vaccination uptake among migrant communities on social media - Evidence from Germany ».

« Il est urgent de disposer de davantage de données sur le lien entre la migration et la santé », a déclaré Frank Laczko, Directeur du CMADM. « De nombreux pays dans le monde comptent d'importantes populations de migrants, et pourtant, beaucoup d'entre eux ne prennent pas suffisamment en compte les besoins des migrants dans leurs programmes de vaccination ».

Les campagnes nationales coûteuses visant à stimuler la vaccination par l’intermédiaire de la presse écrite, de la télévision et de la radio négligent souvent les médias sociaux. Les résultats de l'étude montrent comment atteindre des groupes spécifiques plus efficacement et à moindre coût.

« Les médias sociaux sont un lieu de propagation de fausses informations et il est important que les messages officiels de santé publique soient visibles en ligne et atteignent les communautés qui ne sont généralement pas exposées aux médias traditionnels, à la presse écrite ou aux campagnes télévisées », a déclaré Esther Haarmann, responsable de la communication numérique du CMADM et co-autrice de l'étude.

Les autorités locales manquent souvent de ressources pour mettre à disposition des traductions. Les résultats mettent en évidence le nombre important de migrants laissés pour compte en raison de l'absence de traduction des supports de sensibilisation. Les publicités diffusées dans les médias sociaux dans la langue d'origine des migrants ont considérablement augmenté le nombre de rendez-vous de vaccination contre la COVID-19, en particulier pour les migrants venant d’arriver (de 133 pour cent pour les arabophones, 76 pour cent pour les russophones et 15 pour cent pour les turcophones).

L'extrapolation de l'effet de traduction sur l'ensemble des actions de sensibilisation des pouvoirs publics ciblant les migrants pourrait permettre d'augmenter les taux de vaccination chez les migrants de 14 points de pourcentage en moyenne. Cette amélioration permettrait probablement de combler les écarts de vaccination entre les groupes de migrants et la population générale en Allemagne - et dans d'autres pays.

Les résultats ont également révélé que le contenu publicitaire montrant un représentant officiel du gouvernement était plus efficace pour accroître l'intérêt pour les rendez-vous de vaccination contre la COVID-19 que d'autres messagers comme les dirigeants religieux, les familles ou les médecins, en particulier au sein des groupes d'immigrants récents en Allemagne (arabophones dans cette étude).

« Les résultats soulignent le potentiel des autorités gouvernementales locales pour atteindre les migrants - une population souvent connue pour son niveau de méfiance plus élevé envers les institutions », déclare Jasper Tjaden, professeur à l'Université de Potsdam, et auteur principal de l'étude.

Le Dr. Nicolai Savaskan, Directeur du service de santé du district de Berlin-Neukölln, a déclaré que les services de santé locaux bénéficient de conseils fondés sur des données probantes quant à la meilleure façon d'atteindre les diverses communautés.

« La sensibilisation en personne est la norme de référence, mais nous ne pouvons pas atteindre tout le monde de cette façon », a déclaré le Dr Savaskan. « De nouvelles données montrent que les campagnes en ligne peuvent combler cette lacune et constituent de plus en plus un instrument important de la communication officielle en matière de santé ».

Bien que l'étude soit centrée sur l'Allemagne, la méthodologie est adaptable à d'autres pays pour améliorer la sensibilisation et soutenir un accès équitable aux services de santé, y compris pour les réfugiés, les demandeurs d'asile, les migrants en situation irrégulière et les populations difficiles à atteindre.   

Téléchargez l'étude ici.   

 

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :  

Jorge Galindo, Responsable de la communication, OIM CMADM, Tel : +4915226216775, Email : jgalindo@iom.int  

Dr. Jasper Tjaden, Professeur à la Faculté des Sciences économiques et sociales, Université de Potsdam, Tel : +493319773418, Email : jasper.tjaden@uni-potsdam.de