Communiqué
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Les agences des Nations Unies s’engagent à relever le défi de la migration en améliorant la sécurité alimentaire et le développement rural

New York - L’organisme des Nations Unies chargé des migrations (OIM), l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture (FAO), Le Fonds international pour le développement de l’agriculture (IFAD), le Programme alimentaire mondial (PAM) et les Missions permanentes du Mexique, de l’Italie et des Philippines ont célébré cette année la Journée mondiale de l’alimentation lors d’un événement sur le thème « Changer le futur de la migration : investir dans la sécurité alimentaire et le développement rural. »

Carla Mucavi, Directrice du Bureau de liaison de la FAO auprès des Nations Unies, a souligné la nécessité d’ouvrir des possibilités pour les popoulations rurales dans leurs communautés d’origine.

« En s’attaquant aux causes profondes comme la pauvreté, le manque d’emplois, l’insécurité alimentaire, la dégradation des ressources naturelles, l’instabilité politique et le conflit, nous pouvons créer des conditions que les populations peuvent choisir. La migration doit toujours être un choix, et non un dernier recours », a-t-elle déclaré.

Ashraf El Nour, Directeur du Bureau de liaison de l’OIM auprès des Nations Unies, a fait remarquer l’importance d’amener la perspective migratoire dans le débat sur la sécurité alimentaire et le développement rural. « Il est extrêmement important de reconnaître les éléments positifs de la migration. La migration est une réalité humaine d’une grande importance, comme le reconnaît le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a-t-il fait remarquer.

Cette année, la Journée mondiale de l’alimentation a eu lieu en pleine alerte générale de la progression de la faim dans le monde. En 2016, environ 815 millions de personnes, soit 11 pourcent de la population mondiale, souffraient de malnutrition chronique, 38 millions de plus qu’en 2015. Cette progression est largement due au conflit, souvent aggravé par les chocs climatiques, qui sont un moteur majeur de migration.

Lors de l’événement, le Président de la 72ème Assemblée générale, Miroslav Lajčák, a souligné que le sous-développement rural et l’insécurité alimentaire poussaient les populations vers les zones urbaines, parfois à travers les frontières.

« La migration des communautés rurales agricoles, en particulier des jeunes, peut également menacer la durabilité de la production alimentaire », a déclaré M. Lajčák. « Nos efforts pour créer des emplois décents, en particulier pour les jeunes, pourraient être renforcés en investissant dans l’agriculture en tant qu’industrie de création d’emplois. »

M. Lajčák a ajouté que la migration régulière présentait des opportunités à la fois pour les communautés d’origine et de destination.

Victor Harrison, Commissaire de l’Union africaine pour les affaires économiques, a rappelé les causes complexes de la migration et de l’insécurité alimentaire tout en faisant remarquer le potentiel de la migration pour contribuer aux Objectifs de développement durable (ODD) et au Programme de l’Union africaine à l’horizon 2063, qui vise à éradiquer la faim, à atteindre la sécurité alimentaire, à améliorer la nutrition et à moderniser l’agriculture pour accroître la productivité en Afrique.

La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a exhorté tous les gouvernements et partenaires à prendre des mesures collectives pour éradiquer la faim et pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

« Personne ne devrait se sentir obligé de quitter son domicile par manque de nourriture ou de travail. […] Engageons-nous à agir ensemble pour atteindre ces objectifs d’ici 2030 pour que les personnes se sentent en sécurité chez elles et dans leur pays et qu’elles se réjouissent d’une vie dans la paix, la prospérité et la dignité sur une planète en bonne santé », a déclaré Mme Mohammed dans un message vidéo lors de la Journée mondiale de l’alimentation.

L’Ambassadeur Juan Jose Gomez Camacho, Représentant permanent du Mexique auprès des Nations Unies et co-facilitateur du Pacte mondial sur la migration, a fait remarquer que l’agriculture absorbait 22 pourcent des pertes et dégâts causés par les catastrophes naturelles. Il a ajouté que dans les sessions thématiques organisées dans le contexte du processus préparatoire du Pacte mondial sur la migration, la faim était reconnue comme l’un des facteurs clés qui poussent les gens à quitter leur domicile. Il a appelé à adopter une approche à 360 degrés pour gérer les migrations, afin de faire de la migration un choix et de tirer parti de la contribution des migrants au développement, et de répondre aux besoins des migrants et des pays d’origine, de transit et de destination.

L’Ambassadeur Teodoro Locsin, Représentant permanent des Philippines auprès des Nations Unies, a rappelé que les Philippines était un pays de migrants bien connu mais a fait remarquer que l’exode rural à l’intérieur du pays était plus important que la migration internationale. Il a exprimé une inquiétude concernant les effets sur la sécurité alimentaire, en particulier s’agissant de leur vulnérabilité accrue aux prix internationaux des denrées alimentaires.

« Le gouvernement poursuit ses efforts en vue de réduire la pauvreté, de créer des emplois, de favoriser l’entreprenariat et d’attirer des investissements pour créer des emplois plus qualifiés et mieux rémunérés et pour que les Philippins ne ressentent plus le besoin de quitter le pays », a-t-il expliqué.

L’Ambassadeur Inigo Lambertini, représentant permanent adjoint de l’Italie auprès des Nations Unies, a insisté sur le fait que nous ne pouvions pas être insensibles à la migration causée par la détresse.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de regarder les populations migrer à cause de l’insécurité alimentaire, seulement deux ans après le lancement du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 », a-t-il déclaré. Inigo Lambertini a ajouté que pour l’Italie, changer le futur des migrations suppose de renforcer la coopération avec l’Afrique, en créant de nouveaux partenariats pour gérer les migrations, protéger les droits des plus vulnérables et forger des sociétés prospères dans tous les pays.

Lee Sorensen, expert des liens entre les investissements de la diaspora et l’agriculture, a mis en avant le potentiel des rapatriements de fonds pour promouvoir le développement rural dans les pays d’origine. Il a fait remarquer que 5 pourcent des rapatriements de fonds des diasporas de migrants sont utilisés pour l’agriculture, soit un total d’environ 21 milliards de dollars, ou quatre fois le montant de l’aide officielle au développement. Il a également suggéré que les Etats membres envisagent d’élaborer des mécanismes qui facilitent l’investissement des diasporas et des migrants dans l’agriculture et de soutenir les programmes qui encouragent les migrants à partager les connaissances qu’ils ont acquises dans les pays d’accueil.

Organisée chaque année le 16 octobre pour célébrer la création de la FAO et pour promouvoir l’importance de la sécurité alimentaire, la Journée mondiale de l’alimentation a été marquée cette année par la progression de la faim dans le monde pour la première fois en dix ans, touchant 815 millions de personnes, soit 11 pourcent de la population mondiale. Cette progression est largement due au conflit, souvent aggravé par les chocs climatiques, qui sont un moteur majeur de migration de détresse.

En 2018, la FAO et l’OIM coprésideront le Groupe mondial sur la migration (GMG) qui réunit des responsables d’organisations internationales en vue de promouvoir l’application plus large de tous les instruments et normes internationaux et régionaux relatifs à la migration, et d’encourager l’adoption d’approches plus cohérentes, globales et mieux coordonnées à la migration internationale.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Abdirahman Olow, Bureau de l’OIM auprès des Nations Unies à New York, Tel : +1 212 681 7000, Ext. 239, Email : aolow@iom.int ou Bryce Seockhwan Hwang, Bureau de liaison de la FAO auprès des Nations Unies, email : seockhwan.hwang@un.org