Communiqué
Global

L'OIM débute des évacuations de masse de migrants fuyant la violence en Libye tout en appelant à ne pas les prendre pour cibles

L'OIM évacuera, aujourd'hui, 900 migrants égyptiens
de Tunisie et d'Egypte sur cinq vols charters, en attendant d'en
évacuer 900 autres demain, mardi 1er mars.

L'Organisation évacue également un groupe de 361
migrants bangladeshis et 174 Maliens de Tunisie aujourd'hui, et
d'autres partiront demain.

Une évacuation par la mer d'environ 2 000 migrants
égyptiens au port de Djerba est également
prévue mais le mauvais temps a jusqu'ici freiné les
efforts. L'OIM espère démarrer cette opération
dans les prochains jours, dès que le temps le permettra.

En outre, l'OIM cherche à évacuer, par voie
maritime, des milliers d'Egyptiens bloqués dans la ville
portuaire libyenne de Benghazi vers Alexandrie, en Egypte.

« L'OIM a besoin de manière urgente des fonds des
donateurs pour financer son appel initial de 11 millions de dollars
lancé la semaine dernière. Nous utilisons nos
réserves pour fournir une aide immédiate aux dizaines
de milliers de migrants qui ont fui, mais un nombre bien plus
important encore en Libye sollicite notre aide »,
déclare William Lacy Swing, Directeur général
de l'OIM.

« Nous demandons expressément à tous de ne
pas prendre pour cibles les migrants qui contribuent depuis des
dizaines d'années à la croissance et au
bien-être de l'économie libyenne et de laisser ceux
qui souhaitent partir, de pouvoir le faire en tout
sécurité et dans la dignité. »

Plus de 100 000 migrants de différentes
nationalités se sont réfugiés en Tunisie et en
Egypte, et un nombre croissant est désormais bloqué
aux frontières libyennes avec l'Egypte et la Tunisie.

Environ 12 000 migrants non tunisiens ont traversé la
frontière tunisienne à Ras Adjir, dimanche (27
février).

Compte tenu des importants flux qui causent une pression
énorme sur les infrastructures locales, en particulier en
Tunisie, il est impératif de pouvoir évacuer les
migrants dès que possible.

L'OIM a établit deux centres de transit pour 800 migrants
à Ras Adjir, afin d'aider à désengorger un
autre centre actuellement géré par le Croissant Rouge
tunisien.

Avec les très faibles températures pendant la nuit
et les forts vents du désert, l'aide aux abris, à
l'accès à l'eau et aux installations sanitaires est
essentiel.

Une équipe de l'OIM a identifié un groupe de 600
migrants vietnamiens sans papiers au poste frontière qui
tentaient de trouver des morceaux d'abris mais qui ont finalement
dû dormir dehors. L'Organisation cherche des solutions pour
évacuer ce groupe de migrants dans les plus brefs
délais. Bien que les migrants vietnamiens aient
déclaré à l'OIM qu'un autre groupe de 1 000 de
leurs compatriotes était en chemin, non moins de 5 000
Vietnamiens sur les 10 500 estimés en Libye sont toujours
bloqués dans le pays.

En Egypte, où près de 22 000 migrants
égyptiens seuls sont logés dans un centre d'accueil
et de traitement à la frontière, à Saloum, la
situation est difficile. Elle l'est aussi pour 7 000 autres
migrants bloqués dans une enceinte dans un no man's land
entre les deux pays, sans papiers, sans nourriture et sans eau.

L'OIM, qui déploie des équipes à la
frontière, à Saloum et à Marsa Matroh, plus
à l'intérieur du pays, a débuté
l'enregistrement des migrants non égyptiens dans le no man's
land afin d'organiser leur évacuation.

La majorité des migrants du no man's land sont des
ressortissants bangladeshis, dont un premier groupe de 450
personnes doit partir dans les prochains jours.

En coordination avec les autorités égyptiennes,
l'OIM fournit aux migrants de l'aide humanitaire, notamment des
couvertures, de la nourriture et de l'eau.

Dans le même temps, près de 800 migrants
nigériens ont été transportés à
Agadez au nord du Niger depuis le centre d'accueil et de transit de
l'OIM à Dirkou. Un autre groupe de 432 Nigériens sont
arrivés aujourd'hui et seront transférés
à Agadez dès que possible.

La capacité d'accueil du centre étant atteinte,
l'OIM travaille actuellement avec les autorités locales et
la Croix Rouge nigérienne pour la renforcer, afin de loger
les nouveaux arrivants. Des tentes seront installées sur des
parcelles de terrain adjacentes. Cependant, il y a un besoin urgent
de nourriture, d'eau et d'aide sanitaire.

Cette aide deviendra d'autant plus nécessaire que les
autorités nigériennes au nord du pays ont
déclaré à l'OIM qu'il y avait plus de 30
camions transportant plus de 2 000 Nigériens et autres
Africains vers la frontière du Niger avec la Libye. Ils sont
attendus à Dirkou dans les prochaines 24 heures.

Les migrants transportés à Agadez ont dit à
l'OIM qu'ils avaient fui Tripoli, Misrata et Sabah. Ils ont
également parlé des milliers d'Africains
sub-sahariens cloitrés dans leurs maisons sans aide,
à divers endroits, notamment Moursouk, Sabah, Misrata,
Tripoli et Benghazi, à la recherche
désespérée de véhicules pour
échapper à la violence qu'ils sentent peser sur
eux.

L'OIM reçoit régulièrement des appels et
des messages de migrants et de réfugiés en Libye,
dans une situation désespérée.

L'Organisation appelle à ne pas prendre pour cible les
migrants et réfugiés en Libye et de laisser passer,
en sécurité, tous ceux qui souhaitent quitter le
pays.

« Nous conseillons vivement aux migrants encore en Libye
qui craignent la violence de rester où ils sont pour
l'instant s'ils sont en sécurité et hors de
portée », déclare Mohammed Abdiker, Directeur
des opérations de l'OIM.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Jean-Philippe Chauzy

OIM Genève

Tél. + 41 22 717 9361

       + 41 79 285 4366

E-mail: "mailto:pchauzy@iom.int">pchauzy@iom.int

ou

Jemini Pandya

Tel: + 41 22 717 9486

       + 41 79 217 3374

E-mail: "mailto:jpandya@iom.int">jpandya@iom.int