Communiqué
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270 000 personnes ont fui le Myanmar en deux semaines : l’OIM au Bangladesh intensifie ses opérations d’urgence

Bangladesh - L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, a confirmé aujourd’hui (08/09) que 270 000 personnes ont fui les violences au Myanmar pour se mettre en sécurité au Bangladesh depuis le 25 août.

L’OIM, qui a débloqué, hier, un million de dollars de son Fonds d’urgence pour intensifier les interventions humanitaires à Cox’s Bazar, œuvre avec le gouvernement et ses partenaires en vue d’augmenter les distributions d’aide d’urgence aux plus nécessiteux. Les priorités immédiates identifiées sont les abris, l’eau potable, la nourriture et l’aide médicale.

Le Fonds des Nations Unies pour les interventions d’urgence a également annoncé, hier, le déblocage de 7 millions de dollars pour aider les milliers de personnes démunies qui continuent à affluer au Bangladesh.

« Je suis arrivée ici il y a trois jours avec mon mari et nos quatre enfants. Il nous a fallu six jours pour marcher jusqu’ici et nous avions très peu à manger. Je n’ai rien pu emporter avec moi. Même les vêtements que nous avions pris, nous les avons perdus en chemin. Nous avons aujourd’hui désespérément besoin d’un abri et de nourriture. Nous avons besoin d’ustensiles pour cuisiner et d’un endroit pour nous laver. Nous n’avons rien reçu pour l’instant, à part ce repas aujourd’hui », a confié Najuma Begum au personnel de l’OIM chargé de recueillir des données sur les besoins dans un centre de distribution de nourriture près de l’installation de fortune de Kutupalong.

Alors que la famille de Najuma a pu obtenir un repas chaud au centre de distribution de nourriture, de nombreuses personnes ont établi leur campement dans des secteurs trop éloignés des centres d’aide. La plupart des familles vivent dehors, sous la pluie, avec des enfants et des personnes âgées qui sont particulièrement vulnérables aux maladies.

Le nombre de nouveaux arrivants a augmenté en partie en raison de l’évaluation commune des besoins réalisée le 6 septembre par des équipes interorganisations qui se sont rendues dans d’autres sites de communautés d’accueil. Dans les sites précédemment non visités, 75 000 arrivants ont été identifiés à travers 9 sites. Dans le même temps, le nombre d’arrivées dans les installations de fortune déjà connues continue de croître et plus de 10 000 personnes ont trouvé refuge dans la municipalité de Teknaf. 

Environ 130 000 des nouveaux arrivants vivent désormais dans les camps de réfugiés officiels et dans les trois camps de fortune de Kutupalong, de Leda et de Balukhali. Quelque 90 000 personnes ont trouvé refuge dans des communautés d’accueil et près de 50 000 se sont installées dans de nouvelles installations de fortune qui s’étendent rapidement à mesure que les réfugiés y installent des abris temporaires.

La sécurité est une préoccupation majeure pour les nouveaux arrivants, en particulier les filles. « J’ai deux jeunes filles avec moi et je crains pour leur sécurité. Nous n’avons aucune latrine et nous avons peur de sortir dans les champs la nuit (pour faire nos besoins). Nous sortons en groupes si nous sommes obligées », a raconté Ajumar Begum, qui a trouvé refuge près de l’installation de fortune de Balukhali.

Les établissements de soins ont également du mal à fournir des services adéquats à mesure que le nombre de personnes nécessitant des soins d’urgence continue de croître. Sept équipes de santé mobiles ont été déployées dans les installations de fortune et l’OIM et ses partenaires recrutent davantage de médecins, d’infirmières et de sages-femmes afin d’augmenter le rayonnement des équipes. Les réfugiés ont trop peur et sont épuisés par les longues distances à parcourir pour trouver des soins de santé, il est donc impératif qu’ils soient le plus proche possible des installations de fortune.

Parmi les arrivants se trouvent également des femmes enceintes et allaitantes. Halima Khanam, enceinte de huit mois et réfugiée à Balukhali, attend son premier enfant. « Je suis ici depuis trois jours avec ma mère et mon frère cadet. J’ai peur. Je ne sais pas où se trouve mon mari. Nous dépendons de la famille avec qui nous séjournons. Je ne sais pas combien de temps nous pourrons survivre », a-t-elle confié à un fonctionnaire de l’OIM.

D’après le Groupe de coordination intersectorielle (GCI) à Cox’s Bazar, convoqué par l’OIM, le nombre de nouvelles arrivées continue de croître (http://cxbcoordination.org).

Mercredi 6 septembre, une forte hausse du nombre d’arrivés a été enregistrée lorsqu’au moins 300 bateaux ont accosté à Cox’s Bazar en provenance du Myanmar. Les itinéraires maritimes sont particulièrement dangereux à cette époque de l’année car les bateaux chavirent fréquemment dans les eaux agitées.

Les nouveaux arrivants commencent généralement d’abord par chercher de la place dans les installations de fortune établies, où certains services sont disponibles. Mais ces installations sont déjà au maximum de leur capacité d’accueil. Ainsi, trois nouvelles installations de fortune ont vu le jour dans des secteurs très mal desservis.

« Les organismes humanitaires déploient des équipes médicales mobiles, installent des latrines d’urgence, acheminent de l’eau et distribuent des bâches en plastique et des repas aux nouveaux arrivants. Mais il reste beaucoup à faire et nos stocks s’épuisent », a déclaré Margo Baars, coordinatrice du GCI.

A ce jour, l’OIM a distribué, aux nouveaux arrivants, 6 957 bâches en plastique (avec 3 479 kg de corde), 300 matelas et 600 kits d’aide non alimentaire contenant des articles essentiels comme des ustensiles de cuisine, du linge de lit et des moustiquaires.

Avant ce dernier afflux, l’OIM au Bangladesh coordonnait l’aide humanitaire pour 200 000 ressortissants birmans sans papiers vivant dans des installations de fortune à Cox’s Bazar.

Les services de secours fournis par l’OIM et ses partenaires comprennent l’eau salubre et l’assainissement, les abris, la sécurité alimentaire, les soins de santé, l’éducation et le soutien psychosocial pour les plus vulnérables, dont bon nombre souffrent de graves traumatismes psychologiques ou sont des survivants de violences sexuelles.

La plupart des personnes franchissant la frontière sont des femmes, des enfants et des personnes âgées, dont bon nombre sont vulnérables et ne peuvent pas se prendre en charge.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Peppi Siddiq, OIM Bangladesh, Email : pksiddiq@iom.int, Tel. +8801755568894