Communiqué
Global

Le gouvernement nigérian et l’OIM s’intéressent aux priorités du pays dans le cadre du Pacte mondial sur la migration

Lagos - La capitale économique du Nigéria accueille la consultation nationale sur le Pacte mondial sur la migration les 19 et 20 octobre. L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, le gouvernement du Nigéria, la société civile, le secteur privé et le milieu universitaire participent à l’événement. Les discussions de deux jours donneront lieu au document provisoire sur la contribution du Nigéria au Pacte, qui vise à exprimer les priorités du pays en matière de migration. L’événement est financé par la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC).

Les besoins de protection des près de 2 millions de personnes déplacées par Boko Haram au nord-est du Nigéria font partie des thèmes qui ont été discutés et proposés comme élément central du document qui sera finalisé à l’issue de la consultation.

« Plus de 37 500 Nigérians sont arrivés en Italie par la mer en 2016 et environ 17 000 de plus cette année », a déclaré Enira Krdzalic, chef de mission de l’OIM au Nigéria, dans son discours d’ouverture. « Le Nigéria est le pays le plus peuplé d’Afrique et l’épicentre des mouvements transfrontaliers de migrants, notamment vers d’autres pays, où les Nigérians recherchent de meilleures perspectives. La migration est souvent irrégulière car les possibilités via des voies légales sont limitées et les démarches peuvent être longues », a-t-elle déclaré.

« Des idées concrètes pour mieux gérer cela et ouvrir de réelles possibilités pour les Nigérians chez eux se dégageront sans aucun doute de cette consultation. »

Enira Krdzalic a salué les efforts déployés par le gouvernement pour améliorer la gestion générale des migrations au Nigéria en adoptant deux politiques migratoires nationales : la Politique nationale sur la migration de main-d’œuvre en 2014 et la Politique nationale sur la migration en 2015. Elle a également souligné que les enjeux étaient nombreux, notamment pour aider les Nigérians qui fuient le conflit dans le nord-est du pays, où l’OIM a commencé à fournir de l’aide humanitaire d’urgence en 2014.

« Les personnes meurent par manque de connaissances », a déclaré Aderantie Adepoju, membre du Network of Migration Research in Africa (Réseau de recherche sur les migrations en Afrique), qui a guidé la révision de la Politique nationale sur la migration en 2015. « Elles meurent dans la mer Méditerranée et dans le désert car elles ne connaissent pas tous les risques », a-t-il déploré. « En tant que gouvernement et pays, nous devons instruire notre peuple pour qu’il cesse de mourir par manque de connaissances. Nous sommes les acteurs », a-t-il souligné.

Les participants ont également fait part de leurs observations sur les tendances migratoires qui prédominent au Nigéria. « Plus de 80 pourcent des migrations dans la région se font à l’intérieur même de la région, généralement pour le travail », a déclaré Fabrice Fretz, conseiller régional de la DDC sur la migration et le développement. « N’oublions pas cela et ne croyons pas que tous les flux migratoires vers et depuis le Nigéria sont liés à des tragédies humaines », a-t-il ajouté, faisant référence aux innombrables Nigérians qui périssent dans le désert et dans la mer Méditerranée pour atteindre l’Europe.

Le Pacte sera le tout premier accord négocié entre des gouvernements et préparé sous les auspices des Nations Unies pour couvrir toutes les dimensions de la migration internationale de manière globale et étendue. Le Pacte sera adopté en 2018 suite aux consultations nationales de cette année.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Julia Burpee, OIM Nigéria, Tel : +234 906 228 2406, Email : jburpee@iom.int