Communiqué
Global

L’inquiétude grandit face aux premières pluies de la mousson qui s’abattent sur les camps de réfugiés rohingyas

Cox’s Bazar - Les organismes humanitaires se sont réjouis hier, 19 avril, de l’arrivée d’équipements de nettoyage des routes face aux pluies précoces qui se sont abattues sur les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh, provoquant des inondations et mettant en lumière les importants défis à venir lorsque la mousson fera réellement son apparition.

Le premier arrivage de machines, comprenant trois pelleteuses, fait partie d’un ensemble d’équipements essentiels - qui comprendront également des bulldozers, des rouleaux compresseurs, des chargeuses et des véhicules tout-terrain - fournis dans le cadre d’une action multiorganisations. Cette initiative, qui regroupe l’OIM, le PAM et le HCR, permettra de nettoyer rapidement les routes d’accès et les voies navigables lors des inondations et glissements de terrain attendus pendant les fortes pluies.

Les machines seront pré-positionnées dans dix bases opérationnelles le long des routes d’accès du méga camp et des zones sud de Cox’s Bazar, qui seront utilisées comme antennes pour s’assurer de la continuité de l’aide même lorsque les conditions sur le terrain seront les pires.

Les dégâts causés par les pluies précoces de cette semaine ont aussi mis en lumière la nécessité urgente de financement supplémentaire. Le coût des travaux pour aider à protéger un million de réfugiés des dangers menaçants comme les cyclones, les inondations et les glissements de terrain dépasse largement les ressources financières et promesses de dons actuelles. A ce jour, seuls 7 pourcent de l’appel de l’OIM de 182 millions de dollars pour le reste de l’année ont été obtenus.

« L’arrivée de la pluie marque le début de ce qui sera une période très difficile pour les réfugiés et ceux qui œuvrent en vue de les aider. Le pire reste à venir lorsque la saison des cyclones et de la mousson s’abattra dans les prochaines semaines », a déclaré John McCue, Coordonnateur des opérations de l’OIM à Cox’s Bazar.

« L’OIM et nos partenaires travaillent d’arrache-pied pour réduire les risques et préparer les gens aux dangers à venir. Mais la triste réalité est que la plupart des gens vivent sous des bâches en plastique sur un sol très instable et vont devoir survivre à plusieurs mois de pluie, d’inondations, de glissements de terrain et de potentiels cyclones. Ils ont désespérément besoin d’aide et de protection et nous n’avons tout simplement pas les moyens financiers pour fournir le quart de ce qui est requis », a-t-il ajouté.

L’arrivée d’environ 700 000 réfugiés rohingyas en seulement quelques mois a eu de graves conséquences sur la topographie de la région. Les arbres et la végétation ont été arrachés par des réfugiés qui avaient urgemment besoin de terrain pour installer leurs abris. C’est pourquoi il est impossible d’identifier de façon certaine où les dégâts les plus importants se produiront. Mais des études de l’OIM montrent que lorsque la mousson battra son plein, environ 120 000 personnes courront un important risque d’inondations et de glissements de terrain.

L’OIM et les autres organisations œuvrant en coopération avec le gouvernement du Bangladesh doivent se tenir prêtes à intervenir face à tout un éventail de situations d’urgence potentielles. En tant qu’organisation chargée de la zone d’extension du méga camp à Balukhali - qui a été reconnue comme l’une des zones les plus à risque en raison de sa topographie -, l’OIM est confrontée à des défis particulièrement difficiles.

Conserver l’accès sera crucial et l’OIM et ses partenaires sont intervenus en travaillant avec les autorités bangladaises ces derniers mois pour créer des routes, des voies d’accès, des ponts et des canalisations, et pour stabiliser le sol.

L’OIM établit également des sites contenant des articles d’urgence à travers les camps pour s’assurer que même en cas de coupure temporaire de certaines zones, les gens auront toujours accès à l’aide. Des équipes de porteurs ont également été mises à disposition pour transporter les articles à pied si l’accès par la route devient impossible.

L’OIM et ses partenaires soutiennent également la réinstallation de milliers de familles depuis les zones jugées les plus à risque et s’assurent que les réfugiés soient le plus résilient possible avant l’arrivée des conditions météorologiques difficiles. Tout en supervisant la distribution de kits pour améliorer les abris de 120 000 foyers, l’OIM montre également aux familles comment renforcer et stabiliser leurs abris avant la saison des pluies.

Outre les risques d’inondations et de glissements de terrain, les pluies et les mauvaises conditions d’hygiène rendront les populations hautement vulnérables aux maladies mortelles transmises par l’eau, comme la dysenterie et le choléra. Des points de réhydratation sont installés dans les centres médicaux à travers les camps.

Actuellement, les efforts de préparation à la mousson de l’OIM dans les camps sont centrés sur les abris et la sécurité des réfugiés. Ces efforts ont contribué aux résultats suivants :

26 000 foyers ont reçu des kits pour améliorer leurs abris.
37 032 familles ont reçu une formation communautaire sur l’amélioration des abris et la réduction des risques de catastrophe.
9 600 réfugiés ont donné leur avis pour préparer des messages clés sur la sécurité personnelle pendant la mousson.
30 fonctionnaires sur le terrain ont été formés à la diffusion de messages sur la saison des cyclones.
650 réfugiés et membres de la communauté locale sont actuellement formés aux premiers secours, ainsi qu’à la recherche et au sauvetage dans des situations d’urgence.
5 équipes médicales mobiles sont formées à fournir des services de santé primaire aux déplacés pendant la mousson.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM à Cox’s Bazar :
Fiona MacGregor, Email : fmacgregor@iom.int, Tel. +880 173 333 5221
Shirin Akhter, Email : sakhter@iom.int, Tel : +880 341 52195