Communiqué
Global

L’OIM aide les Haïtiens en République dominicaine à rentrer chez eux volontairement depuis les zones exposées à des risques environnementaux

République Dominicaine - La mission de l’OIM en République dominicaine a aidé, cette semaine, 589 Haïtiens vivant dans des conditions de vulnérabilité dans la région montagneuse du sud-ouest du pays, à rentrer chez eux volontairement.

D’après le Bureau dominicain des statistiques, plus de 450 000 ressortissants haïtiens vivent en République dominicaine. Bon nombre d’entre eux vivent dans des conditions de grande vulnérabilité, en particulier ceux exposés aux risques environnementaux et aux changements climatiques. Depuis le séisme de 2010 en Haïti, beaucoup ont choisi de retourner en Haïti.

Depuis son lancement en septembre 2010, le Programme de l’OIM d’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) a permis d’aider 3 598 personnes à retourner dans leur lieu d’origine en Haïti. Il a été financé par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) du Département d’Etat américain, et mené à bien en coordination avec le Directorat général des migrations (DGM) de République dominicaine et le Ministère dominicain de l’intérieur et de la police.

En coopération avec Casa del Caribe, une ONG partenaire expérimentée, l’OIM enregistre les Haïtiens dans les montagnes autour de Barahona et dans le Parc national de Jaragua à Pedernales. L’OIM a également reçu le soutien du Comité dominico-haïtien des droits de l’homme (CODHA) pour cette récente opération d’enregistrement.

Cette semaine, 589 hommes, femmes et enfants ont pu rentrer chez eux dans la région du sud-est d’Haïti, à bord de deux convois différents.

Une petite fille de neuf ans a personnellement remercié Maria Paredes, coordinatrice de l’OIM sur le terrain. « Mes frères et moi devons retourner à l’école », a t-elle déclaré. La fillette et ses deux plus jeunes frères âgés de six et huit ans, n’ont eu aucun accès à l’éducation en République Dominicaine car l’école la plus proche était située à plusieurs heures de marche.

Pendant le processus d’enregistrement, les personnes demandant l’aide de l’OIM pour rentrer chez elles ont cité plusieurs motifs : l’accès insuffisant à l’eau dans une région très touchée par les changements climatiques ; la baisse des revenus dues aux mauvaises récoltes, notamment de café, en raison du manque d’eau et des maladies ; et la pression exercée sur les Haïtiens pour qu’ils quittent le Parc national. Dans ce parc, non moins d’un millier de migrants demande l’aide de l’OIM.

Le processus de rapatriation volontaire (AVRR, qui comprend l’identification, l’enregistrement, le déplacement, l’accueil et la réintégration) débute par une rencontre des rapatriés potentiels pour leur expliquer le programme. Le personnel de l’OIM souligne que tout le monde peut changer d’avis à tout moment.

L’OIM s’assure que les rapatriés sont accompagnés par du personnel parlant créole à chaque phase du processus, notamment pour les escorter et les aider au passage aux douanes et au contrôle des frontières, puis pour les transporter vers leur destination finale en Haïti.

L’OIM délivre également aux bénéficiaires des cartes d’identification à utiliser afin d’avoir accès aux services de réintégration en Haïti. Elle leur octroie également une subvention de 50 dollars par personne pour les premiers frais et une subvention de 65 dollars par enfant pour aider à son éducation. L’Organisation distribue des kits d’hygiène, comprenant du savon et du chlore pour prévenir le choléra et d’autres maladies transmises par l’eau.

Une fois de retour chez eux, lors de la phase de réintégration, les rapatriés reçoivent un accès à la formation professionnelle et un capital de départ de 200 dollars pour créer une micro-entreprise (les montants varient en fonction du nombre d’adultes et/ou d’enfants dans chaque famille). Ils peuvent également bénéficier d’un plan de génération de revenus soutenu par l’OIM et mené à bien par ses partenaires. Le suivi est effectué par les ONG partenaires de l’OIM et/ou par le personnel de l’OIM.

Au nom de l’OIM, les ONG partenaires octroient des subventions à l’éducation allant jusqu’à 150 dollars par enfant en âge d’aller à l’école, payées directement aux écoles.

« Les demandes d’aide au retour ne diminuent pas. Au contraire, les risques environnementaux sont aujourd’hui un nouveau facteur incitant les migrants haïtiens irréguliers hautement vulnérables à vouloir rentrer chez eux après avoir tenté en vain, pendant plusieurs années, de subvenir aux besoins de leur famille et vivant dans des conditions des plus précaires. Par exemple, dans les montagnes d’Enriquillo, les habitants doivent marcher pendant plus de quatre heures pour atteindre le site d’enregistrement. Non moins de 600 personnes vivant dans cette région sont sur liste d’attente pour rentrer chez eux », déclare Jean-Philippe Antolin, responsable du programme AVRR de l’OIM.

L’OIM lance un appel de 2 millions de dollars pour son programme AVRR en République dominicaine pour l’année 2013, et espère attirer des donateurs des secteurs à la fois public et privé.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Alicia Sangro Blasco
OIM Saint-Domingue
Email: asangro@iom.int
Tel: +1 809 688 81 74.