Communiqué
Global

L’OIM appelle au soutien accru des déplacés tandis que la crise humanitaire se détériore et que la COVID-19 émerge au Burkina Faso

L’OIM lance un appel de 30 millions de dollars pour fournir une assistance immédiate aux populations au nord du Burkina Faso. Photo : OIM

Ouagadougou - En pleine épidémie actuelle de COVID-19 au Burkina Faso - pays d’Afrique de l’Ouest le plus touché par la crise - l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est de plus en plus préoccupée par l’impact que pourrait avoir la maladie sur les habitants déjà durement touchés par la crise humanitaire qui sévit actuellement.

L’OIM intensifie son action. Elle a récemment fourni 100 abris d’urgence à quelque 700 déplacés internes et demandeurs d’asile maliens au nord du pays. Bon nombre de ceux qui ont été contraints de fuir la violence au Mali en 2019 et 2020 ont été déplacés deux fois depuis qu’ils ont trouvé refuge au Burkina Faso l’an dernier.

« Nous sommes inquiets que le déplacement accru crée un terrain fertile pour de nouvelles tensions au sein de la population et qu’il provoque un débordement du conflit dans de nouvelles zones », a déclaré AbibatouWane, chef de mission de l’OIM au Burkina Faso.

« En outre, les mauvaises conditions d’hygiène dans les sites de déplacement augmentent grandement le risque que la COVID-19 ne se propage au sein des communautés déplacées », a-t-il ajouté.

Le Burkina Faso a recensé 152 cas de COVID-19, et quatre décès, depuis l’apparition de la maladie sur son territoire. A ce jour, aucun cas de COVID-19 n’a été signalé dans un site de déplacement.

Dans son Plan de réponse 2020, l’OIM a lancé un appel de 30 millions de dollars pour fournir une aide immédiate aux populations au nord du Burkina Faso. L’Organisation a déjà commencé à fournir des abris d’urgence et un soutien psychosocial dans les régions du Centre-Nord, du Sahel et du Nord.

D’après l’Aperçu des besoins humanitaires, 5,2 millions de personnes sont touchées par la crise au Burkina Faso et quelque 2,2 millions de personnes ont besoin d’assistance. La communauté humanitaire a besoin de 312 millions de dollars pour répondre aux besoins des 1,8 million de personnes ciblées par la réponse interorganisations.

Une attaque meurtrière perpétrée au début du mois (07/03) dans les villages de Barga, Dinguila-Peulh et Ramdolla-Peulh, au nord du pays, a fait 43 morts et sept blessés graves. Beaucoup d’autres ont fui - déplacés à Ouahigouya, la capitale de la région.

Près de trois semaines après l’attaque, plus de 6 000 personnes des villages alentours sont aujourd’hui déplacées. Ce chiffre s’ajoute aux près de 52 000 déplacés internes enregistrés dans la région par le Conseil national pour les secours d’urgence et la réhabilitation.

Quelque 3 000 personnes supplémentaires devraient arriver à Ouahigouya dans les prochains jours.

« Malgré les efforts collectifs de mobilisation, les ressources supplémentaires nécessaires n’ont toujours pas été mises à disposition pour mener à bien des interventions vitales à Ouahigouya », a alerté M. Wane.

La majorité des déplacés internes dans la région n’ont pas de famille dans les zones touchées et n’ont pas accès au logement dans les communautés d’accueil. Ils cherchent refuge au sein de populations qui ont déjà du mal à subvenir à leurs propres besoins. Il y a un besoin urgent de nourriture, d’abris d’urgence, de services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH), de santé et de soutien psychosociale et d’activités de protection.

« Les personnes qui ont fui leurs villages et la ligne de front du conflit vivent désormais dans des conditions désastreuses dans le centre collectif temporaire à Ouahigouya et dans les communautés d’accueil alentours », a conclu M. Wane.

Pour faire face à la situation actuelle, les autorités locales et nationales ont identifié un site temporaire pour accueillir les nouveaux arrivants. Avec plus de 780 000 déplacés internes recensés dans le pays, il est d’une importance capitale que les partenaires nationaux œuvrant avec l’OIM investissent dans la gestion de site collective, la cohésion sociale et la stabilisation communautaire.

Cette aide a été rendue possible grâce au Bureau américain de la population, des réfugiés et des migrations (PRM)

Pour plus d’informations, veuillez contacter Pauline Maguier, OIM Burkina Faso, Tel. +226 67 10 60 17, email : pmanguier@iom.int