Communiqué
Global

L’OIM et le HCR font une déclaration commune sur la crise au Yémen

Yémen - L’OIM et le HCR expriment leur inquiétude croissante concernant le conflit au Yémen qui sévit depuis près d’un an et dont les affrontements ont déplacé de force près de 2,4 millions de personnes.

Les équipes de l’OIM et du HCR dans le pays, dont bon nombre se trouvent dans des zones difficiles d’accès, font état de conditions humanitaires et socioéconomiques de plus en plus désastreuses. Sans aucune solution politique en vue, la situation ne peut qu’empirer.

D’après le dernier rapport d’une équipe de travail sur les mouvements de populations, dirigée conjointement par le HCR et l’OIM, quelque 2 430 178 personnes ont été déplacées à l’intérieur du Yémen depuis le début de la crise fin mars 2015.

Bien qu’on observe une légère baisse par rapport aux 2,5 millions de déplacés annoncés dans le dernier rapport de l’équipe de travail publié en décembre 2015, le nombre reste considérablement élevé et suscite d’importantes préoccupations. Les chiffres masquent également la face humaine du conflit et les souffrances permanentes vécues par la population.

Nous implorons toutes les parties à autoriser l’accès humanitaire aux zones les plus durement touchées par les affrontements, où la plupart des déplacés sont situés.

Le mois dernier, nous avons démontré que cela était possible en distribuant de l’aide à Taizz, l’un des districts les plus touchés du Yémen.

Pour le HCR et l’OIM, il est crucial de laisser l’accès humanitaire ouvert aux distributions alimentaires et à d’autres services essentiels.

Le dernier rapport montre une hausse du nombre de déplacés dans les zones où le conflit s’est intensifié, notamment dans les cinq gouvernorats de Taizz, d’Hajjah, de Sana’a, d’Amran et de Sa’ada, qui représentent à eux cinq 68% de tous les déplacés internes au Yémen.

Taizz, qui comprend des secteurs assiégés depuis plusieurs mois, accueille le plus grand nombre de déplacés internes (555 048) suivi d’Hajjah (353 219), de Sana’a (253 962), d’Amran (245 689) et de Sa’ada (237 978). Sa’ada, Sana’a et Amran ont les ratios population déplacée-communauté d’accueil les plus élevés : 33 pourcent, 21 pourcent et 20 pourcent respectivement.

Sa’ada, qui est fréquemment frappé par des bombardements aériens, connaît une forte baisse de population depuis un an. Environ les deux tiers (69%) de sa population d’avant-guerre ont fui.

Le rapport, fondé sur des données allant jusqu’au 31 janvier, met en évidence la souffrance humaine permanente de ceux qui ont été forcés à fuir leurs habitations en recherchant désespérément la sécurité, souvent sans aucunes ressources. La plupart sont hébergés par leurs proches et amis, d’autres ont trouvé refuge dans des écoles, des bâtiments publics ou à l’abandon, des abris de fortune, ou encore dorment à ciel ouvert, sans aucune protection.

Malgré un accès humanitaire très restreint et des contraintes de sécurité, les organismes humanitaires ont distribué des articles de secours et des abris d’urgence à plus de 740 000 déplacés internes. Environ 1,6 millions de déplacés et d’autres personnes touchées par le conflit ont reçu de l’aide alimentaire d’urgence régulière ; 5 millions ont reçu des services d’eau et d’assainissement ; et 3,6 millions d’autres ont reçu des soins de santé primaires et spécialisés.

Le Plan de réponse humanitaire pour le Yémen, lancé à Genève le mois dernier, cherche à lever 1,8 milliard de dollars pour financer les activités de secours d’urgence de plus de 100 partenaires humanitaires qui desservent 13,6 millions de personnes dans le besoin. Ce plan, qui a reçu des promesses de dons de 42 millions et de 10 millions de dollars, n’est actuellement financé qu’à hauteur de 2%.

Le rapport es disponible sur : http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/Protection%20Cluster_TFPM%207th%20Report_February%202016_FINAL.pdf.

Pour plus d’informations, veuillez contacter le siège de l’OIM, Leonard Doyle, Tel: +41-792857123, Email: ldoyle@iom.int  ou Joel Millman, Tel: + 41 79 103 87 20, Email: jmillman@iom.int