Communiqué
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L'OIM lance un appel au soutien pour aider le nombre croissant de migrants bloqués au Yémen

Migrants stranded in Ma’rib

Les migrants bloqués à Ma'rib attendent la reprise du programme de retour humanitaire volontaire pour pouvoir rentrer chez eux. Photo : OIM/Haithm Abdulbaqi 2024 

Genève / Ma'rib, 06 mai - Dans le contexte actuel de conflits régionaux et d'instabilité socio-économique, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) souligne la nécessité d'un financement urgent pour soutenir son programme de retour humanitaire volontaire (VHR) au Yémen, qui joue un rôle essentiel en facilitant le retour volontaire et en toute sécurité des migrants dans leur pays d'origine.  

À l'approche de la sixième réunion des hauts fonctionnaires, qui se tiendra le 7 mai à Bruxelles, les Nations unies, les ONG internationales et les organisations de la société civile yéménite lancent un appel urgent pour qu'un soutien durable soit apporté aux 18,2 millions de personnes dans le besoin au Yémen.   

Le financement du VHR reste extrêmement difficile à assurer, les ressources ayant été épuisées au cours du premier trimestre 2024 en raison des très nombreuses  demandes d'assistance. Malgré le retour humanitaire volontaire réussi de près de 6 600 migrants en 2023 et de 2 300 au début de l'année depuis Aden et Sana, un financement supplémentaire est nécessaire de toute urgence pour venir en aide aux migrants bloqués à Ma'rib et aux alentours.  

« Les flux migratoires ne cessent d'augmenter, et les demandes de retour sûres et dignes pour les migrants ont atteint des niveaux critiques », a souligné le chef de mission par intérim de l'OIM au Yémen, Matt Huber. « Sans un soutien financier immédiat, la pérennité de ce programme indispensable est menacée, laissant des milliers de migrants vulnérables bloqués dans des conditions précaires, beaucoup d'entre eux subissant de graves violations en matière de protection. »  

Le Yémen est depuis longtemps un point de transit et de destination inévitable pour les migrants qui espèrent accéder à de meilleurs moyens de subsistance dans les pays du Golfe. Malgré un conflit qui dure depuis près de dix ans et les récentes tensions en mer Rouge, le nombre de migrants arrivant chaque année a triplé entre 2021 et 2023, passant d'environ 27 000 à plus de 90 000.   

On prévoit qu'en 2024, plus de 300 000 migrants, principalement originaires de Somalie et d'Éthiopie, auront besoin d'une aide humanitaire et de services de protection, en particulier les femmes et les jeunes filles. Avec un accès limité à la nourriture, au logement ou au travail, la situation des migrants reste désastreuse, la plupart d’entre eux étant dans l’attente d’un retour dans leur pays d'origine. 

Située à proximité de la ligne de front, la ville de Ma'rib est devenue à la fois un lieu de transit et de déplacement pour les migrants. Des milliers d'entre eux s’y retrouvent bloqués parce qu’incapables de franchir les dangereuses lignes de front  ou bien y sont maintenus en captivité par les passeurs. Les femmes sont d'autant plus vulnérables qu'elles sont souvent victimes de violences sexuelles et qu'elles doivent s'occuper d'enfants en bas âge dans des conditions de vie difficiles.  

Les équipes de l'OIM au Yémen et en Ethiopie collaborent étroitement pour faciliter le retour et la réintégration de plus de 1700 migrants qui attendent d'urgence le soutien du programme de VHR.   

Le désespoir des migrants à Ma'rib a conduit à des rassemblements sporadiques aux alentours du centre des Nations Unies à Ma'rib, car l'absence de retours depuis l'année dernière leur laisse peu d'alternatives. Dans de telles circonstances, beaucoup se tournent vers les passeurs et s'embarquent dans des voyages périlleux vers les frontières nord. L'OIM exhorte les décideurs à agir pour protéger et faire valoir les droits de tous les migrants au Yémen. Seule solution durable pour les migrants au Yémen, le programme de VHR de l'OIM nécessite une collaboration entre les autorités et un soutien supplémentaire des donateurs pour faciliter un retour et une réintégration plus sûrs et plus dignes. L'OIM appelle en outre les partenaires et les parties prenantes à assurer la continuité des soins après le retour des migrants dans leur pays d'origine en organisant des interventions humanitaires et de protection ainsi qu'une aide à la réintégration qui est essentielle pour renforcer la résilience et permettre l'autosuffisance.   

 

NOTES AUX RÉDACTEURS  

Le programme de retour humanitaire volontaire (VHR) adopte une approche holistique et respectueuse des droits et du développement durable, qui facilite le retour, la réadmission et la réintégration durable en toute sécurité et dans la dignité. Sa mission est d’assurer le bien-être des personnes revenues dans leur pays et la protection de leurs droits tout au long du processus de retour, de réadmission et de réintégration, en plaçant les individus au centre de tous les efforts et en responsabilisant ceux qui décident en connaissance de cause de participer à des programmes d'aide au retour volontaire. En même temps, il défend la position que les États ont la prérogative souveraine de déterminer leurs politiques migratoires nationales et de régir les migrations dans leur juridiction, conformément aux engagements du droit international.  

Le programme de retour volontaire de l'OIM propose de nombreux services aux migrants de retour dans leur pays, notamment l'assistance avant et après l'arrivée, la recherche et la réunification des familles, la réintégration dans les pays d'origine ainsi que des services de protection spécialisés.  

L'assistance humanitaire et les services de protection de l'OIM en réponse aux besoins des migrants se basent sur le Plan régional de réponse aux migrants (MRP) 2024, qui vise à répondre aux besoins des migrants en situation de vulnérabilité et des communautés d'accueil dans les pays situés le long de la route de l'Est et de la route australe  

Le programme de VHR de l'OIM au Yémen est actuellement financé par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) des États-Unis, le Ministère français de l'Intérieur et le Ministère norvégien des Affaires étrangères.   

 

Pour plus d'informations, veuillez contacter :  

 

Monica Chiriac, Chargée des médias et de la communication, mchiriac@iom.int  

L'équipe de communication de l'OIM au Yémen, iomyemenmediacomm@iom.int