Communiqué
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L’OIM lance un appel de 182 millions de dollars pour aider 900 000 réfugiés rohingyas et la communauté locale au Bangladesh

Cox’s Bazar - L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, lance un appel de 182,1 millions de dollars en vue d’aider 900 000 réfugiés rohingyas ainsi que les membres de la communauté locale à Cox’s Bazar, au Bangladesh. L’appel de l’OIM fait partie du Plan d’action conjoint des Nations Unies de 951 millions de dollars pour la crise humanitaire des Rohingyas couvrant la période allant de mars à décembre.

Le 25 août 2017, un exode massif de réfugiés rohingyas a débuté depuis l’Etat de Rakhine, au nord du Myanmar, vers Cox’s Bazar, au Bangladesh. Fuyant un regain de violences ciblées, près d’un million de Rohingyas trouvent désormais refuge à Cox’s Bazar, dont plusieurs milliers étaient arrivés lors d’afflux précédents.

La communauté rurale locale, qui a depuis longtemps besoin d’aide, s’est retrouvée au beau milieu de la crise de réfugiés connaissant la croissance la plus rapide du monde. L’OIM fournit des moyens de subsistance, améliore les conditions environnementales et la santé afin d’aider à la fois les réfugiés et les habitants locaux à réduire l’impact de la montée en flèche des prix de la nourriture et des infrastructures surchargées.

« A l’approche de la saison de la mousson, nous sommes à un moment crucial où nous devons accroître notre soutien aux personnes touchées par la crise - aussi bien les réfugiés rohingyas que les Bangladais », a déclaré William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM, faisant référence aux efforts de préparation à la mousson en cours à Cox’s Bazar.

L’OIM a réinstallé 236 familles vivant dans des zones à risque de glissement de terrain vers des zones plus sûres. Quelque 9 675 autres familles ont été formées par l’OIM à protéger leurs abris du vent et de la pluie et à réduire les dangers associés à la vie sur des flancs de coteaux instables et boueux.

L’OIM œuvre également en vue de réduire l’impact de la présence des réfugiés sur l’environnement en proposant des sources de carburant alternatives. Les réfugiés dépendent actuellement du bois pour cuisiner, ce qui provoque une déforestation massive dans la zone.

« Je prends en charge 80 familles qui se sont installées au sommet de cette colline », confie Abu Ahammad, l’un des chefs de quartier dans les installations de réfugiés. « Le terrain est sablonneux ici et les gens n’ont pas beaucoup de place alors ils construisent leurs abris sur le flanc de la colline avec du bambou et des bâches en plastique. Le sol sablonneux va s’affaisser lorsqu’il va pleuvoir et des gens mourront car les abris s’écrouleront les uns au-dessus des autres. Il y a également des latrines, qui seront-elles aussi détruites », a-t-il ajouté.

Les réfugiés du Myanmar étant arrivés avec quasiment rien, il est vital de leur fournir des abris de base. Ces six derniers mois, l’OIM a distribué 120 000 kits, qui ont permis de loger quelque 600 000 personnes.

La plupart des réfugiés qui vivaient à Cox’s Bazar avant août 2017 vivent dans des conditions de grande pauvreté. Quelque 40 000 d’entre eux ont bénéficié de l’aide de l’OIM pour renforcer leurs abris. Ceux qui sont arrivés depuis la crise en août ont aujourd’hui urgemment besoin d’aide pour protéger leurs abris, aide que l’OIM continuera de fournir.

L’OIM dirige la gestion et les travaux d’amélioration des sites à Cox’s Bazar, tout en gérant également certaines installations. Depuis août 2017, l’Organisation a construit plus de sept kilomètres de route, 220 ponts en bambou, sept kilomètres de voie pédestre, cinq kilomètres et demi d’escaliers avec des rampes et cinq kilomètres de canalisation. L’amélioration des infrastructures est particulièrement importante pour les personnes en situation de handicap, les personnes âgées et les familles dirigées par des femmes pour évaluer les services dans les installations.

Depuis août 2017, l’OIM a acheminé 1 992 mètre cubes d’eau potable dans les installations. Elle a également construit 1 949 latrines, 110 puits profonds et 116 toilettes, et 28 autres sont en construction. Elle a également distribué 220 000 barres de savon et 30 070 trousses d’hygiène. Le surpeuplement et les mauvaises conditions sanitaires sont une inquiétude majeure et l’OIM continuera d’améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pendant toute l’année 2018.

Depuis avant la crise, l’OIM a également contribué à l’expansion des services de santé primaire, reproductive et secondaire ainsi qu’aux campagnes de santé publique et de sensibilisation, aussi bien pour les réfugiés rohingyas que les Bangladais. Ces six derniers mois, le personnel médical de l’OIM a dispensé plus de 242 000 consultations. Plus de 12 000 consultations de soins prénataux et quelque 14 000 accouchements ont eu lieu dans les centres de santé de l’OIM.

Grâce à ses services de santé mentale et psychosociale - comprenant la thérapie individuelle, l’hospitalisation et l’orientation des patients - qui sont actuellement en cours d’expansion, l’OIM a pu prendre en charge 5 000 personnes depuis le mois d’août.

L’étude de l’OIM sur les besoins et la population identifie les nouvelles arrivées de réfugiés dans les installations et au sein des communautés d’accueil, évalue le nombre de personnes présentes dans chaque installation et la nature de leurs besoins. Ces informations sont partagées avec la communauté humanitaire toute entière afin d’éclairer l’action humanitaire.

Depuis août 2017, l’OIM a également identifié et aidé 15 257 individus extrêmement vulnérables et 37 victimes de traite. Elle a fourni les premiers soins psychologiques à 4 332 personnes et orienté 1 887 patients vers des structures médicales spécialisées.

En outre, des trousses d’hygiène féminine ont été distribuées dans 7 315 foyers et 20 276 lanternes solaires ont été distribuées aux femmes vulnérables.

Quotidiennement, l’équipe de protection de l’OIM mène à bien des programmes de protection, notamment de sensibilisation des individus extrêmement vulnérables et de gestion des cas de violences faites aux femmes et des cas de traite. Elle dispense des thérapies, des informations juridiques et propose des séances de soutien psychosocial en groupe, en coordination étroite avec l’Unité de la santé mentale et psychosociale de l’OIM.

En tant que principale organisation du Groupe de travail sur la communication avec les communautés, l’OIM continue de défendre la transparence totale vis-à-vis des populations touchées dans tous les secteurs d’intervention.

L’OIM gère également le Secrétariat du Groupe de coordination intersectorielle (GCI), qui coordonne l’action humanitaire à Cox’s Bazar. Le financement pour renforcer le GCI en tant que structure de coordination de l’action d’urgence est également compris dans l’appel de l’OIM.

Consultez le résumé de l’appel : https://www.iom.int/appeal/bangladesh-iom-bangladesh-rohingya-refugee-crisis-response-external-update-9-15-march-2018

Pour plus d’informations, veuillez contacter Olivia Headon, siège de l’OIM, Tel : +41794035365, Email : oheadon@iom.int