Communiqué
Global

Lutter contre les violences sexuelles envers les femmes et les jeunes filles dans les camps de déplacement d'Haïti

Les jeunes filles et les femmes vivant dans les camps de
déplacement depuis le séisme de l'année
dernière sont particulièrement vulnérables aux
violences et abus sexuels. De nombreuses sources font observer une
hausse des cas signalés de violences sexuelles dans le pays.

Des données fournies par la police, les
établissements de soins, ainsi que par les organisations
nationales et internationales, semblent indiquer que cette hausse
est liée à la confiance croissante qui
s'établie entre les survivants, la police et les
fournisseurs de services, et ce à mesure que l'accès
à ces services s'améliore.

Néanmoins, aucune étude transversale n'a
été menée afin de déterminer si
l'augmentation des violences sexuelles était réelle
dans le pays. Les statistiques fiables sur la question font
défaut car les victimes sont souvent peu disposées ou
inaptes à chercher de l'aide.

Les femmes et les jeunes filles sont les plus touchées
par les violences sexuelles en Haïti. Sur les 60 victimes de
violences sexuelles aidées par l'OIM depuis 2010, 97%
étaient des femmes et des jeunes filles, les hommes ne
représentant que 3% des victimes.

La crainte de représailles empêche les victimes de
porter plainte. Le viol n'est considéré comme un
crime que depuis 2005 et la mauvaise formation de la police, des
avocats et des juges rend les condamnations fermes
extrêmement compliquées. Il est aussi difficile pour
les victimes d'obtenir les certificats médicaux
nécessaires à la condamnation lors du procès
en justice.

Bien qu'il y ait actuellement près de sept institutions
dans l'agglomération de Port-au-Prince qui fournissent des
soins médicaux aux victimes, la plupart des survivants de
violences sexuelles interrogés par l'OIM ont
déclaré ne pas vraiment savoir à qui
s'adresser pour signaler les cas et où demander de l'aide.
Bon nombre d'entre eux n'avaient pas les moyens de se rendre dans
les établissements de soins ou avaient peur d'y aller
seuls.

L'abus sexuel des enfants victimes de traite a également
été observé durant le travail de l'OIM. Depuis
janvier 2011, l'Organisation a identifié près de 400
cas d'enfants victimes de traite, vivant dans les camps de
déplacement dans des situations d'extrême
pauvreté, dont la moitié avait subi des violences
physiques et sexuelles avant d'être secourue.

D'autres cas ont été découverts dans les
zones de Port-au-Prince les plus touchées par la
pauvreté et dans les provinces où de nombreuses
victimes du séisme de janvier 2010 ont fui. En outre, 30
enfants haïtiens victimes de traite ont été
identifiés et secourus en République dominicaine
voisine.

Œuvrant dans le but de réduire la
vulnérabilité des femmes et des jeunes femmes, y
compris des enfants victimes de traite, aux violences sexuelles
dans les camps, l'OIM utilise le million de dollars de financement
alloué par l'Agence suédoise pour la
coopération internationale au développement (Sida),
en vue d'aider à prévenir et à traiter les cas
de violences sexuelles dans 20 sites de déplacement
prioritaires, à travers les sept communes de
Port-au-Prince.

Des lampes solaires dans les lieux publics clés tels que
les entrées, les installations sanitaires, les points d'eau
et les espaces communautaires seront installées par l'OIM
afin d'aider à réduire le risque d'agression. Des
programmes de formation seront également mis en œuvre
en coopération avec les partenaires nationaux afin que les
jeunes femmes haïtiennes soient plus autonomes et moins
vulnérables à la victimisation.

Les efforts de l'OIM visant à étendre la
protection des victimes de traite sont également
intensifiés grâce au financement de 1,6 million de
dollars de la part du Bureau de contrôle et de lutte contre
la traite des personnes du gouvernement américain et de
l'UNICEF, qui permettra à l'Organisation d'aider un millier
de personnes.

« Le séisme a aggravé les violences
déjà existantes en Haïti et l'OIM œuvre
avec les partenaires locaux en vue de prévenir la
victimisation d'une nouvelle génération de femmes et
de jeunes filles, maintenant qu'elles vivent coude-à-coude
dans des camps surpeuplés, insalubres et peu
éclairés. », déclare Luca Dall'Oglio,
chef de mission de l'OIM en Haïti.

Environ 680 000 personnes vivent toujours les camps depuis
janvier 2010.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Yolice Quero

OIM Haïti

Tel: + 509 37014953

E-mail: "mailto:yquero@iom.int">yquero@iom.int

Tobias Metzner

OIM Haïti

Tel: + 509 37011-94

E-mail: "mailto:tmetzner@iom.in">tmetzner@iom.in

ou

Leonard Doyle

OIM Haïti

Tel: + 509 3702 5066

E-mail: "mailto:ldoyle@iom.int">ldoyle@iom.int