Communiqué
Global

L'OIM alarmée par la mort de 27 migrants éthiopiens en Zambie

Geneva – L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) est profondément choquée et alarmée par la découverte des corps de 27 migrants éthiopiens, retrouvés abandonnés à Chongwe Ngwerere, en Zambie. 

Cette tragédie survient moins de deux mois après la découverte des corps de 30 migrants éthiopiens dans une fosse commune au Malawi voisin, et deux ans après la découverte de 64 hommes éthiopiens morts, asphyxiés, dans un conteneur d'expédition scellé au Mozambique.

La migration irrégulière le long de la Route du Sud est souvent facilitée par un réseau complexe de passeurs et de trafiquants qui se livrent à des crimes aggravés de trafic illicite et de traite lors de tentatives agressives d'éviter la détection par les autorités qui mettent la vie des migrants en danger. Le trafic illicite ou la traite aggravés augmentent les risques encourus par les migrants le long d’un itinéraire qui comporte déjà des dangers naturels, l'utilisation de moyens de transport dangereux, l'exploitation et d'autres exactions. Les migrants qui empruntent cette route sont souvent confrontés à la détention, à la violence et même à la mort. Cette dernière tragédie, survenue dans la banlieue de Lusaka, la capitale zambienne, met en évidence la nécessité urgente de relever les défis de la migration irrégulière, notamment par une réponse transnationale au trafic illicite de migrants et à la traite des personnes le long de la « Route du Sud », qui relie la Corne de l'Afrique à l'Afrique australe, et par la recherche, par les pays de la région, de solutions durables pour les migrants, conformément aux objectifs du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Selon le projet « Migrants disparus », plus de 900 Éthiopiens sont morts sur les routes migratoires depuis 2014, y compris lors de ce dernier incident. L'Afrique est la deuxième région la plus meurtrière pour les personnes en déplacement, recensant plus de 9 000 décès de personnes en déplacement sur le continent depuis 2014. Les sondages régionaux auprès des ménages indiquent que ces chiffres sont très probablement sous-estimés.

La Zambie est l'un des nombreux pays de transit pour des milliers de migrants de la Corne de l'Afrique qui empruntent la Route du Sud en direction de l'Afrique du Sud, principalement à la recherche de moyens de subsistance. La migration irrégulière le long de cette route est facilitée par un réseau complexe de passeurs et de trafiquants et comporte des risques extrêmes portant atteinte à la vie. 

Les migrants sont souvent confrontés à la détention arbitraire, à la violence, à l’exploitation, à la maltraitance et, comme le démontre ce dernier cas, à la mort.  

L'OIM présente ses condoléances aux familles des défunts et appelle les autorités à assurer la récupération et le transfert dignes des dépouilles des migrants décédés, ainsi qu'à informer et à aider leurs familles de manière appropriée.

L'OIM appelle également les gouvernements situés le long de l'itinéraire à renforcer la coopération régionale afin de garantir la sécurité et la protection des migrants, quel que soit leur statut et à toutes les étapes de leur voyage.

La prévention des décès de migrants commence par la création et le renforcement des possibilités de migration sûre et régulière, de manière à respecter le droit à la vie familiale et à répondre aux besoins des migrants en situation de vulnérabilité, ainsi que par des pratiques d'admission et de séjour fondées sur des considérations d’humanité et de bienveillance, entre autres, pour les migrants contraints de quitter leur pays d'origine. 

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :

 

Safa Msehli, +41 79 403 5526, smsehli@iom.int

Paul Dillon, +41 79 636 9874, pdillon@iom.int