Communiqué
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L’OIM invite les États à se pencher sur le sort de millions de personnes sans identité juridique

Une personne sur huit dans le monde n'a pas d'identité juridique et ne peut pas avoir accès aux services. Photo : OIM Équateur 2023/Ramiro Aguilar

Copenhague – Environ 850 millions de personnes vivent sans identité juridique et restent invisibles pour les États, limitant leur accès aux services et restreignant leur mobilité, ce qui les pousse à entreprendre des périples plus longs, plus dangereux et plus irréguliers. Pour promouvoir le dialogue entre les pays d’origine et de destination, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Danemark réunit des représentants gouvernementaux d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique centrale pour la Conférence sur l’identité juridique et la gestion des retours fondée sur les droits à la Cité des Nations Unies à Copenhague.  

La conférence, qui s’est tenue les 30 et 31 octobre, réunissait différents responsables gouvernementaux de pays d’origine et de pays de destination et a permis de promouvoir les échanges interrégionaux sur l’identité juridique en tant que facteur essentiel d’une migration plus sûre et régulière, notamment le renforcement des capacités de réadmission et le développement socioéconomique via la coopération internationale et les partenariats en matière de gouvernance des frontières.  

« Aujourd’hui, un milliard de personnes n’ont pas de preuve d’identité juridique, ce qui entrave leur accès aux services sociaux, aux services d’impôts, au vote, à un compte bancaire et qui pousse à la migration irrégulière », a déclaré Jens Godtfredesen Ambassadeur pour la migration, le retour et la réadmission au Ministère des affaires étrangères du Danemark. « C’est pourquoi il est essentiel de se réunir pour discuter de solutions concrètes aux défis migratoires, tels que le problème mondial d’identité, en adoptant une approche pangouvernementale. » 

Les gouvernements ont reconnu que les processus de réadmission pour les migrants sont souvent entravés par des obstacles qui peuvent être éliminés ou réduits en renforçant la capacité d’un État en matière d’identité juridique, de soutien consulaire et en collaborant avec les agences gouvernementales concernées. En outre, la conférence a souligné l’importance des échanges interrégionaux sur les bonnes pratiques afin d’apprendre les uns des autres et d’affiner les politiques nationales, de renforcer les mécanismes de coordination et de réduire les vulnérabilités des migrants en adoptant une approche fondée sur les droits.  

« Nous espérons que cette conférence produira des idées novatrices, forgera la collaboration et la constitution de réseaux », déclare Barbara Rijks, chef de mission de l’OIM au Danemark et coordonnatrice sous-régionale pour les pays nordiques. « N’oublions pas que derrière chaque politique et chaque statistique, il y a un être humain, une histoire, un rêve et des aspirations à une vie meilleure. » 

Des représentants de Somalie, du Liban, d’Iraq, du Cap-Vert, du Salvador et du Mozambique se sont accordés sur la nécessité d’une coopération régionale et internationale entre les pays d’origine et les pays de destination afin de promouvoir davantage la numérisation de leurs systèmes d’identité juridique et de leurs archives nationales, et de faciliter une approche de la gestion des retours qui soit fondée sur les droits.  

Bien que le chemin vers le renforcement de la numérisation puisse être différent en fonction de la situation et des capacités opérationnelles de chaque pays, la normalisation des technologies informatiques et des outils innovants promus par l’OIM et ses partenaires peut contribuer à une gestion efficace des migrations, créer des économies d’échelle et favoriser la coopération internationale.  

« L’instauration de la confiance est essentielle pour établir et renforcer le dialogue interétatique, ce à quoi cette conférence a grandement contribué », a déclaré Kristiina Lilleorg, responsable de l’Unité Immigration et Visas de l’OIM, à son siège à Genève.  

L’initiative a été organisée dans le cadre du Programme mondial de l’OIM intitulé « Enhancing Readmission and Legal Identity Capacities (RELICA) », lancé en 2022. Le Programme mondial RELICA adopte une approche de travail fondée sur des données probantes, avec des pays choisis, sur les lacunes structurelles et les capacités techniques en matière de réadmission et d'identité juridique, afin de renforcer la gestion efficace des migrations, notamment en luttant contre la migration irrégulière, en atténuant les préoccupations liées à la sécurité des frontières et en facilitant les processus de retour fondés sur les droits. Ces objectifs se reflètent également dans la participation de l'OIM au groupe de travail des Nations Unies sur l'identité juridique et dans la récente publication de la stratégie institutionnelle de l'OIM sur l'identité juridique.  

Grâce aux échanges de la conférence, l’OIM a contribué à la réalisation des Objectifs 4 et 21 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui visent à faciliter l'obtention de documents d'identité juridiques pour tous et un retour, une réadmission et une réintégration sûrs et dignes, ainsi que de l'Objectif de développement durable 10.7 du Programme 2030, qui encourage une migration et une mobilité ordonnées, sûres, régulières et responsables des personnes.    

Le programme RELICA est financé par le Ministère des affaires étrangères du Danemark. 

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Pour plus d’informations, veuillez contacter :  

À Copenhague, Alessandro Lira, responsable sous-régional des médias et de la communication pour les pays nordiques, alira@iom.int, + 45 23 66 76 33