En 2016, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, une déclaration politique énonçant des engagements pour les réfugiés et les migrants pris dans des mouvements massifs. Cette déclaration a également présenté les plans d’un cadre d’action global pour les réfugiés et des mesures en vue de l’élaboration du Pacte mondial sur les réfugiés, ainsi que de celle du Pacte mondial sur les migrations en 2018.

Adopté en 2018 sous les auspices de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Pacte mondial sur les migrations – un processus piloté par les États Membres – offre à la communauté internationale une occasion unique de faire en sorte que la santé soit prise en compte dans la future architecture mondiale et régionale en matière de migration et développement. Étant donné que la santé n’avait pas été considérée comme un domaine d’action du Pacte mondial sur les migrations lors des sessions thématiques, l’OIM s’est efforcée, en partenariat étroit avec l’OMS, de veiller à ce qu’elle soit dûment prise en considération pendant les discussions relatives aux différents thèmes et qu’elle figure dans les projets de pacte mondial sur les migrations. Les deux organisations ont, par exemple, organisé conjointement des manifestations parallèles en marge de trois des sessions thématiques relatives au Pacte mondial sur les migrations, ainsi qu’une manifestation parallèle durant la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies. Avec efficacité et efficience, elles ont contribué à promouvoir la santé dans le contexte migratoire grâce à des mesures politiques qui ont nourri l’élaboration du Pacte mondial sur les migrations : i) la deuxième Consultation mondiale sur la santé des migrants, organisée par le Gouvernement de Sri Lanka ; ii) la Déclaration de Colombo issue de cette consultation, qui a été considérée par les cofacilitateurs comme contribution officielle à la phase préparatoire du Pacte mondial sur les migrations ; iii) les propositions d’éléments du Pacte mondial sur les migrations relatifs à la santé élaborées conjointement, dont il a été pris acte durant la phase de bilan des négociations relatives au Pacte mondial sur les migrations ; et iv) la résolution 70.15 de l’Assemblée mondiale de la Santé (AMS) et le Cadre de l’OMS qui y est associé. L’inclusion de la santé dans le contexte migratoire dans les deux pactes mondiaux est un succès en matière de cohérence des politiques.

Par ailleurs, au titre de ses fonctions de secrétariat et de coordination du Réseau des Nations Unies sur les migrations qui vient d’être créé, l’OIM a à cœur d’accroître la cohérence au sein du système des Nations Unies en aidant les États Membres à donner suite aux mesures et aux engagements relatifs à la santé énoncés dans le Pacte mondial sur les migrations, en particulier au titre du domaine d’action visant à améliorer l’inclusion sociale et l’intégration des migrants, et plus particulièrement l’accès inclusif aux services.

Ces dernières années, d’importants processus politiques mondiaux et régionaux, notamment dans le domaine de la migration, de la santé et du développement à l’échelle mondiale, ont intégré l’importance de promouvoir la santé des migrants – comme un droit de l’homme en soi et comme une question transversale – par des mesures multisectorielles. La Division Migration et santé (MHD) de l’OIM a contribué et participé à plusieurs enceintes politiques clés de haut niveau sur la migration, notamment le Conseil de l’OIM, le Dialogue international sur la migration (IDM) et le Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD).

La santé dans le contexte migratoire aux réunions du Conseil de l’OIM

Le Conseil de l’OIM est l’instance de gouvernance suprême de l’Organisation, qui réunit chaque année des représentants de haut niveau des États Membres. La santé dans le contexte migratoire a été examinée à des sessions du Conseil de l’OIM, notamment le rôle joué par l’OIM dans le Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie, les interventions de l’OIM à l’appui du rétablissement et de la résilience des systèmes de santé en réponse à des situations d’urgence humanitaires et de santé publique, ou encore la nécessité d’intégrer des éléments de santé mentale et de soutien psychosocial dans les plans d’intervention. En outre, la 109e session du Conseil de l’OIM, qui s’est tenue en novembre 2018, comprenait une table ronde de haut niveau sur le thème « Politiques cohérentes pour garantir la santé dans le contexte migratoire : Chances et défis », qui a réuni des représentants d’États Membres, dont le Mozambique et la Thaïlande, ainsi que des partenaires clés tels que l’OMS et l’Alliance Gavi. Parmi les principaux thèmes abordés à cette occasion, il convient de citer la couverture sanitaire universelle, ainsi que la nécessité d’une coopération et de partenariats internationaux pour garantir la cohérence et l’efficacité des politiques de santé dans le contexte migratoire.

La santé dans le contexte migratoire aux réunions du Dialogue international sur la migration (IDM)

Au fil des années, l’OIM a associé étroitement des partenaires aux discussions menées dans le cadre de l’IDM sur des questions relatives à la santé dans le contexte migratoire. En 2018, elle a inscrit la thématique migration et santé au programme des sessions de mars et d’octobre de l’IDM. Des interventions y ont été faites par Soumya Swaminathan (Directrice générale adjointe chargée des programmes à l’OMS) sur le thème « Coordonner l’appui des Nations Unies au développement des capacités en matière de migration » ; par Raniero Guerra (Sous-Directeur général chargé du Groupe Initiatives spéciales à l’OMS) sur le thème « Œuvrer de concert pour rendre les migrations bénéfiques à tous » ; par Marijke Wijnroks (Chef de Cabinet au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme) sur le thème « Pourvoir aux besoins de financement aux fins de développement des capacités dans le domaine de la migration » ; et, dans une perspective régionale, par Gudelia Rangel (Secrétaire exécutive de la Commission sanitaire frontalière États-Unis-Mexique à la Division générale des relations internationales du Ministère de la santé du Mexique) sur le thème « Cadres de partenariat aux fins de développement des capacités dans le domaine de la migration ».

La santé dans le contexte migratoire aux réunions du Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD)

Depuis 2007, l’OIM a participé, y compris en collaboration avec des partenaires du FMMD, à diverses réunions du Forum pour défendre et promouvoir la santé des migrants. Par exemple, à la réunion du FMMD tenue à Stockholm (Suède) en 2013, elle a, lors de la table ronde 1.1 « Concrétiser l’intégration et la cohérence dans les politiques de migration et de développement », exposé les difficultés rencontrées pour promouvoir le droit des migrants à la santé, et préconisé une cohérence des politiques accrue et des solutions communes dans de multiples secteurs, plaidant en outre pour la mise en œuvre de la résolution 61.17 de l’Assemblée mondiale de la Santé et de son plan d’action (Madrid 2010). En 2017, à la session du FMMD de Berlin (Allemagne) consacrée à la Plateforme pour les partenariats, l’OIM a fait, conjointement avec l’OMS et le Ministère marocain délégué auprès du Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, un exposé sur la promotion du financement de la santé et de la couverture sanitaire pour les migrants aux fins de développement durable, engageant les États Membres et les partenaires clés des différents secteurs à renforcer les dispositifs bilatéraux et multilatéraux pouvant garantir une protection financière aux migrants en matière de santé.

À la réunion du FMMD tenue à Marrakech (Maroc) en 2018, l’OIM a apporté des contributions sur la santé dans le contexte migratoire à la table ronde 1.2 consacrée à « La participation des migrants à la prestation de services publics : de l’accès de base à la prestation conjointe », et à la table ronde 3.1 « Adapter la gouvernance aux facteurs contemporains de la migration ». Tout dernièrement, elle a apporté des contributions et a participé aux réunions préparatoires du douzième sommet du FMMD tenu à Quito (Équateur) en novembre 2019. Des questions clés relatives à la santé dans le contexte migratoire, telles que l’accès des migrants aux services sanitaires ou les politiques soucieuses de la santé, figurent dans le document de travail pour la table ronde 1.2 « Faciliter l’inclusion sociale et économique ».